La jeune truie recueillie par un éleveur équidé dans l’Aube en avril 2023 risque d’être abattue. Après « Toto », « Rillette » est depuis plusieurs jours soutenue par près de 100 000 personnes, dont Julien Courbet et Brigitte Bardot à l’origine d’une pétition.
Rillette pourra-t-elle rejoindre Toto au parc animalier de Charleville-Mézières pour passer des jours heureux, voire rester chez la femme qui s’est occupée d’elle pendant plus d’un an ? Cette femelle sanglier, âgée d’un peu plus d’un an, suscite un vif intérêt ces derniers jours. Retrouvée le 1er avril 2023 dans la poubelle d’Élodie Cappé, éleveuse d’équidés basée sur une propriété d’une dizaine d’hectares à quelques kilomètres de Chaource dans l’Aube, la truie est menacée d’euthanasie. Cependant, ce dernier est totalement apprivoisé et serait incapable de survivre seul dans la nature. Pour éviter un sort fatal, Élodie Cappé fait tout ce qui est en son pouvoir et diffuse son histoire sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Partout, l’éleveuse raconte comment elle a découvert Rillette, à l’époque un verrat de deux ou trois kilos, en fouillant dans ses poubelles. Visiblement blessée et sans mère, probablement tuée lors d’une chasse, la jeune truie a été recueillie par Élodie Cappé et son compagnon dans leur grande propriété isolée. La jeune Auboise explique alors qu’elle s’en est occupée en essayant « évidemment pour ne pas s’attacher »son objectif premier étant de le placer dans un parc spécialisé. Or, à cette époque, les centres qui hébergent des animaux sauvages étaient déjà « surchargé de sangliers »détaille la maîtresse de Rillette au quotidien Les Ardennes . Les autres centres ont également refusé de l’accueillir, « considérer le sanglier comme un fléau » mais surtout parce que celui-ci “est trop imprégné d’homme”ajoute-t-elle.
“Elle fait partie intégrante de la famille”
L’éleveur s’est ensuite assuré que la truie était vaccinée et stérilisée. De par sa proximité avec l’homme et son élevage en compagnie de chiens, il est totalement inoffensif. “Elle fait partie intégrante de la famille”says Élodie Cappé everywhere, “elle est traitée de la même manière, voire mieux, que mes chiens, même si je les aime profondément”. Face à cette domestication inattendue, l’éleveur a entamé des démarches administratives pour déclarer la possession d’un animal non domestique, sans réponse favorable. En principe, il est interdit d’avoir un animal sauvage chez soi. Toutefois, selon l’arrêté du 8 octobre 2018, cela est possible pour les sangliers à condition d’en faire une déclaration préalable à la préfecture du département. Mais son recours en préfecture a également été refusé.
Au cours du mois d’octobre, l’Office National de la Biodiversité (OFB) lui a demandé de “débarrassez-vous de l’animal”menaçant de “revenir le chercher ou l’euthanasier sur place”elle raconte parisien . «Aujourd’hui, nous avons commencé par les affaires pénales. Pour moi, cela signifie une garde à vue et surtout une peine de prison, je risque une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros.assure-t-elle au micro de BFMTV, alors qu’une enquête a été ouverte à la demande de l’OFB.
« L’administration veut abattre le sanglier »
Au micro de Julien Courbet dans l’émission “Ça peut t’arriver”la jeune femme épuisée raconte qu’elle ne dort plus la nuit de peur que l’animal ne soit abattu. “Ça me rend fou!”l’hôte s’est laissé emporter. “Vous l’avez adoptée, vous lui avez donné du lait, vous l’avez dressée, maintenant elle s’assoit quand on lui dit de s’asseoir, elle joue avec les chiens, elle est sur une propriété privée et clôturée”» a énuméré le présentateur. « Tout va bien, et bien non ! L’administration veut abattre le sanglier”il se met en colère.
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Il a ensuite exhorté Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, à accueillir la truie dans le parc animalier de la ville ardennaise, comme il l’avait fait pour Toto cet été. Ce dernier se dit « naturellement prêt à aider »mais a rappelé qu’Élodie Cappé préférerait sûrement garder l’animal. Le conseiller a ensuite attaqué la loi dans un article sur X et a encouragé le Parlement à l’adopter.
“Ils ne la retrouveront jamais”
Après l’intervention de l’éleveur dans l’émission de Julien Courbet sur RTL, la préfecture de l’Aube a publié un communiqué rappelant que la loi prévoit que « seuls les sangliers issus de l’élevage peuvent être élevés ». Pourtant, de nombreux médias, comme BFMTV et parisien s’en saisit également, et s’y rendit même pour rencontrer Rillette. Au micro de Parisien, la jeune femme a également assuré que si l’OFB revenait donner suite aux menaces de capture ou d’euthanasie de Rillette, elle interviendrait pour qu’ils ne puissent pas l’approcher. « Ou si je sais qu’ils fixent un rendez-vous, je prends mon camion, je la mets dedans et j’irai la cacher chez des amis. Je le dis ouvertement. Ils ne la retrouveront jamais..
Élodie Cappé explique également l’intérêt que Rillette a suscité sur les réseaux sociaux. Fièrement, elle montre une capture d’écran de son téléphone qui immortalise X tendances (anciennement Twitter). #SaveRillette était la troisième tendance la plus suivie en France, “elle est passée devant le Prix Nobel de toute façon”s’exclame fièrement l’éleveur. Une pétition lancée le 1er décembre approche même les 90 000 signatures. Pour couronner le tout pour la jeune truie, Brigitte Bardot a également affiché son soutien dans une publication sur X hier. « Quels sont les monstres qui réclament son euthanasie ?elle a écrit. “Le mot “humain” me dégoûte.”.
Vanina Paoli-Gagin, sénatrice de l’Aube, s’est également emparée du sujet, multipliant courriers et appels aux administrations et instances politiques, pour assurer que l’idylle entre la jeune femme et son sanglier ne s’arrête pas. Élodie Cappé a cependant rappelé à plusieurs reprises et à chaque interview qu’il n’était pas nécessaire « arrêtez-vous sur la route pour prendre des sangliers. Notre situation est exceptionnelle. Je veux que ces animaux restent dans la nature, dans leur habitat inné et primaire ».