Poser la question, c’est y répondre… Mais au-delà même du délire mégalomane, il y a la saga du chantier et de son coût. Ce qui n’était à l’origine que le projet d’une passerelle piétonne censée relier le centre historique au nouveau centre commercial des Grands Prés, sans préavis s’est métamorphosé en ce que l’on connaît aujourd’hui, faisant passer la facture de 37 millions d’euros à aujourd’hui 480 millions d’euros, soit près de 13 fois. plus!
La Cour des comptes a relevé les multiples obstacles et autres manquements qui ont émaillé la gestion des travaux, perturbée notamment par la succession des entreprises de construction. Cependant, ni la justice ni le monde politique n’ont jugé nécessaire d’enquêter sur cette affaire, qui restera dans la mémoire collective comme l’un des gaspillages d’argent public les plus flagrants de ces dernières années. Est-ce le résultat d’une succession de malchance, de manquements et d’illégalités ? Les doutes demeureront. La SNCB inaugurera le bâtiment dans quelques semaines, en prenant probablement garde, par décence, à ne pas y mettre trop de faste. Car aujourd’hui, la compagnie ferroviaire l’assure, aussi beau que soit l’ouvrage, il est le fruit d’une erreur, celle d’un autre -. Une gare toute neuve, certes, mais qui appartient déjà au passé.