La publication de cette étude avait suscité à l’époque de grands espoirs, alors que la pandémie de Covid-19 et toutes les incertitudes qui l’accompagnaient se propageaient à travers le monde. Largement critiquée depuis, la revue « International Journal of Antimicrobien Agents », qui a publié l’étude controversée sur l’hydroxychloroquine, vient de se rétracter.
Publié le 18/12/2024 08:23
Mis à jour le 18/12/2024 08:24
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L’invalidation de l’étude sur l’hydroxychloroquine met fin à plus de quatre ans de polémique scientifique. En 2019, le monde entier est entré dans une période troublée : celle de la pandémie de Covid-19, qui a paralysé des pays entiers et imposé le confinement à de nombreux citoyens. Or, le 20 mars 2020, trois jours après le début du premier confinement en France, Didier Raoult, alors directeur de l’Institut hospitalier universitaire de Marseille, publie avec 17 de ses collègues, des travaux indiquant que l’hydroxychloroquine, substance dérivée d’un médicament contre le paludisme, est efficace contre le Covid-19, en association avec un antibiotique.
Ses travaux suscitent immédiatement beaucoup d’espoir, créant un engouement autour de cette molécule, y compris à l’international. Un enthousiasme relayé à tort par des personnalités comme Donald Trump aux Etats-Unis ou Jair Bolsonaro au Brésil.
Très vite, de nombreuses critiques ont été soulevées, de nombreux scientifiques pointant du doigt des erreurs méthodologiques, notamment dans le choix des patients, ou l’absence de groupe témoin, ainsi que des problèmes éthiques de non-respect des règles de la recherche. Finalement, après la mise en place d’études plus rigoureuses, l’inefficacité de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 a enfin été démontrée. Pire, il apparaît même que des effets indésirables auraient pu mettre en danger certains patients.
On comprend donc pourquoi bon nombre de scientifiques regrettent que la revue qui a publié l’article se rétracte seulement maintenant, d’autant que les critiques méthodologiques sont anciennes, et ont depuis été largement confirmées par les enquêtes des autorités sanitaires. En octobre 2024, Didier Raoult, bien que retraité, est symboliquement interdit d’exercice par l’ordre médical pour avoir promu un traitement insuffisamment éprouvé.
La Société française de Pharmacologie et de Thérapeutique a donc effectivement salué, mardi 17 décembre, la reconnaissance «tardif” plus “essentiel» d’une dérive scientifique. “Cette étude a été la pierre angulaire d’un scandale mondialécrivez à ces médecins, la promotion de ses résultats a conduit à la prescription abusive de l’hydroxychloroquine à des millions de patients, et à des prises de risques inutiles».
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