Pour la première fois depuis la triple inculpation de Juan Branco pour viol, quatre femmes victimes de l’avocat se sont confiées Libération. Trois d’entre elles estiment avoir été violées après avoir ingéré, volontairement ou non, des substances chimiques.
C’est le cas de l’une des jeunes femmes, alors âgée de 20 ans, qui a déposé une main courante en 2021. Elle avait déjà indiqué avoir pris un opiacé, lamaline, avec Juan Branco. A Libérationelle a décrit le changement soudain de comportement de l’avocat après avoir pris la drogue : « Il s’est jeté sur moi. […] À chaque avancée, à chaque contact, à chaque fois qu’il revenait, je disais non. » Par peur de voir Juan Branco devenir « plus violent », elle s’est alors livrée à des rapports sexuels.
Juan Branco a-t-il drogué ses victimes ?
Deux autres victimes croient sincèrement qu’elles ont été victimes de soumission chimique par Juan Branco. L’un d’eux raconte au quotidien que les faits se sont produits en novembre 2017, après une soirée dans un club où il lui avait offert un verre. Alors qu’ils se trouvaient chez la mère de l’avocat, la jeune femme étant proche de la famille et fumant à sa fenêtre, il « est apparu dans [son] de la “. « [Il] baisse mon pantalon, me pénètre tout en me tenant fermement par la taille. […] Il me fait tomber sur le canapé juste à côté de moi et je me souviens l’avoir esquivé avec ma tête pour ne pas le laisser m’embrasser. Ensuite, plus de souvenirs”, a-t-elle confié au journal. Elle soupçonne l’avocat d’avoir mis quelque chose dans son verre en boîte de nuit.
En 2017 également, une autre femme, alors âgée de 23 ans, recrutée pour être sa vidéaste lors de sa campagne législative, racontait avoir été agressée sexuellement. Un soir, alors qu’ils discutaient après une journée de travail, l’avocat « mit la main dans [sa] culotte”, explique la jeune femme à Libération. « Je lui ai demandé d’arrêter, il a continué à me toucher les fesses, je l’ai repoussé physiquement. »
Juan Branco nie et intimide les plaignants
Une autre femme croit avoir été droguée à son insu par cet homme. Elle précise qu’elle l’a fréquenté entre 2018 et 2019, en “amants”, “sans rien se devoir”. Un soir, elle le rejoint dans un club et prend « trois gorgées » d’un cocktail qu’il lui avait offert. Après, elle ne se souvient de rien. Elle se souvient simplement de s’être réveillée dans son lit, nue à côté de lui, nue également.
Notre dossier sur les violences sexistes et sexuelles
Comme le note le journal, l’affaire est inédite en matière de violences sexuelles car ceux qui accusaient cet homme de 35 ans ont subi une « double peine ». Juan Branco a nié les accusations en humiliant et en intimidant les plaignants, à travers la publication de photos nues, d’extraits de leurs procès-verbaux d’audition et même d’insultes sur les réseaux sociaux.