en commission d’enquête, Bruno Le Maire démonte les députés

en commission d’enquête, Bruno Le Maire démonte les députés
en commission d’enquête, Bruno Le Maire démonte les députés

Depuis qu’il a quitté Bercy, les occasions d’entendre Bruno Le Maire se comptent sur les doigts d’une main. Rares sont les convocations à des auditions à l’Assemblée et au Sénat pour le voir prendre le micro pour défendre avec acharnement son bilan et, par extension, celui des années Macron. Après avoir été entendu au Palais du Luxembourg le 7 novembre, l’ancien patron de Bercy, en poste depuis sept ans, était convoqué ce jeudi 12 décembre à l’Assemblée nationale.

A l’initiative de son président Éric Coquerel (LFI), la commission des Finances de l’Assemblée nationale a obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête (convocation avec obligation pour la personne de l’honorer, pouvoirs d’enquête, auditions sous serment, etc. .), afin d’enquêter « sur les causes des variations et des écarts des prévisions fiscales et budgétaires » constatées pour les années 2023 et 2024.

Entre ses deux auditions, la a plongé dans une crise institutionnelle, après le vote d’une motion de censure historique. Sans Premier ministre, impossible d’adopter un budget. Dès ses propos introductifs, Bruno Le Maire ne manque pas l’occasion de dénoncer l’irresponsabilité de l’Assemblée nationale, ou du moins d’une majorité de députés. « Le débat sur le budget 2025 et la motion de censure du gouvernement ont fait tomber les masques : cette assemblée ne veut pas réduire les dépenses publiques, cette assemblée ne veut pas réduire la dette, cette assemblée ne veut pas d’un plan sérieux de redressement public. comptes publics en France», dit-il d’emblée, s’éloignant quelque peu de l’objectif de la commission d’enquête.

Tout le monde le prend pour son rang

Bruno Le Maire lâche ses coups. À ce petit jeu, presque tout le monde prend son pied. Le NFP, accusé de multiplier les impôts, prélève. “M. Mélenchon connaît son histoire : il sait que toutes les révolutions en France ont été précédées d’un mouvement de colère contre les impôts. Alors lui et ses acolytes chargent à mort le bateau des impôts, dans le secret espoir de voir se lever le vent de la révolution, de renverser le gouvernement aujourd’hui et demain le président de la République. »

Le RN, alors, accusé de préférer l’artifice. « Une pincée de lutte contre la fraude, un cheveu de migrants en moins, et hop ! Le déficit a disparu ! », lâche-t-il. Laurent Wauquiez, encore une fois, accusé d'”hypocrisie” lorsque Bruno Le Maire affirme s’exprimer “devant des parlementaires qui se précipitent à 20 heures pour annoncer que les retraites seront augmentées au 1er janvier”, une mesure aux effets forcément négatifs pour les finances publiques.

La France, dit-il, ne risque pas une mort subite mais une mort lente. La crise du Covid, largement évoquée comme étant la cause principale de nos déboires budgétaires, a coûté moins de points de PIB que la gestion de la crise financière de 2008 par Nicolas Sarkozy, poursuit Bruno Le Maire, déterminé à ne pas recevoir de comptes financiers. personne. Car des efforts ont été faits, assure-t-il, pour engager la réindustrialisation de la France et réduire le chômage. Mais aussi pour tenter de contenir la très forte hausse des déficits en initiant « 25 milliards d’euros d’annulations de crédits, sortie du bouclier tarifaire sur l’électricité, doublement de la franchise sur les médicaments ou prélèvement sur les entreprises énergétiques ou taxation des rachats d’actions ». »

“Hypocrisie”

Le ton utilisé par l’ancien ministre agace tous les rangs des anciennes oppositions. Socialistes, élus RN déplorent le « mépris » affiché par l’ancien ministre. “Ce n’est pas une manière de s’adresser aux parlementaires”, grogne le député de la Gauche démocrate et républicaine (RDA) Emmanuel Maurel alors que Bruno Le Maire répond à une question.

« Comment un Budget que vous avez rédigé dans les couloirs de Matignon et de Bercy peut-il être de la responsabilité des oppositions ? », demande le RN Jean-Philippe Tanguy, tandis que le rapporteur de la commission Éric Ciotti l’accuse d’une « forme de populisme » lorsqu’il demande aux députés : « Qui êtes-vous pour me juger ? « . « Vous avez été ministre pendant sept ans, poursuit le député des Alpes-Maritimes. Vous avez beaucoup parlé de censure, attribuant à cette censure tous les maux dont souffre aujourd’hui l’économie française. Mais vous avez oublié le mot dissolution. »

“Oui, je suis responsable de toutes mes décisions, de mes choix, de mes actes”, a assuré Bruno Le Maire au début de son discours. A l’issue de son audition, il n’a finalement reconnu qu’un seul échec : des erreurs de prévision de ses services. “En sept jours de censure, vous avez encore fait dérailler la France”, a lancé Bruno Le Maire aux députés, les accusant à trois reprises d'”hypocrisie”. Et d’enfoncer le clou : « Et vous dites vouloir réduire le poids de la dette ? Hypocrisie »

 
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