P.ou la troisième fois, Jean-Charles de Castelbajac met sa créativité au service de l’Église. En 1987, aux côtés d’Anish Kapoor et de Gérard Garouste, il crée des vêtements liturgiques pour la Commission diocésaine d’art sacré. En 1997, il prend la direction artistique des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Paris.
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Cette fois, le diocèse de Paris lui demande de concevoir des vêtements paramentaux pour la cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris : 2 000 pièces destinées à 700 célébrants. « Tout est parti de la croix rayonnante, tel un phare destiné à la nouvelle génération », confie le créateur, qui commente pour Le Point les principes qui l’ont guidé.
La croix
«C’est une croix dorée avec des fragments de couleur qui incarnent les différences et répandent l’espoir et le vivre ensemble. Ces dernières années, j’ai abandonné les crayons au profit du découpage et du collage. Pour ces vêtements, j’ai travaillé avec des milliers de morceaux de papier que j’ai ensuite positionnés sur le tissu. »
Les couleurs
« Le rouge fait écho au sang du Christ, le bleu, l’eau et la Vierge Marie, le vert, l’espérance et le jaune évoque l’or et la lumière. Ce « colorama » a été choisi en relation avec les vitraux de Notre-Dame, mais il s’agit évidemment d’une gamme chromatique complètement castelbajacienne ! »
La mitre
« Ce couvre-chef architectural repose sur la tête et doit pouvoir se plier pour le transport. Nous avons fait plusieurs essais avec la Maison Michel, avec qui j’avais déjà réalisé des mitres en 1997. Je voulais quelque chose de simple, en accord avec les vêtements liturgiques. Lesage a tout sublimé, avec des flocages d’or et de velours, et un travail de tressage sur le côté. »
Le savoir-faire
« Comme lors des JMJ, j’ai souhaité collaborer avec les ateliers 19 M, qui regroupent plusieurs métiers d’art Chanel. C’est le lieu d’excellence. Dans la continuité des compagnons du Moyen Âge, l’intelligence de la main s’exprimera ici sur les vêtements. Avec Atelier Montex, par exemple, nous avons opté pour le flocage streetwear plutôt que le gaufrage privilégié par la haute couture. Cela donne une main ultra-contemporaine. »
Le tissu
« Je voulais donner aux vêtements une dimension chevaleresque, presque épique. Un concept pop post-médiéval. D’où ce satin de laine qui tombe comme une cape, écru car le blanc est la couleur des célébrations liturgiques festives. »
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Chrisme
« Ce signe d’une extraordinaire beauté, tel un pictogramme chargé de puissance spirituelle qui remonte au 3èmee siècle, a été utilisé par les premiers chrétiens. C’est l’un des monogrammes du Christ formés par les deux lettres grecques superposées « P » (rho) et « X » (khi). Je l’ai dessiné d’un trait spontané au feutre et les orfèvres Goossens ont réussi à retranscrire ce geste sur un fermoir en métal doré. »