Forts d’une bonne dynamique en Top 14, les Varois comptent bien jouer à nouveau les premiers rôles sur la scène continentale. Cela commence par un gros choc face aux Stormers sud-africains.
Dix ans déjà. En 2014, le Rugby Club Toulonnais écrit l’une des pages les plus glorieuses de son histoire en remportant une deuxième Coupe d’Europe d’affilée, avant de réaliser le doublé en soulevant le Brennus. Cette semaine, le club varois a publié un documentaire sur les coulisses de cet exploit retentissant. (ci-dessous) et l’a montré aux joueurs. Le premier doublé de l’ère moderne (différent de celui réalisé par Toulouse en 1996), le plus grand fait d’armes de Mourad Boudjellal. Après avoir remporté une troisième Coupe des Champions d’affilée en 2015, le RCT rentre dans le rang et connaît des lendemains décevants. Le moment est venu de redorer l’image du club avec un peu de muguet. Rejouer les premiers rôles.
Cela commence par un périlleux voyage en Afrique du Sud pour défier les Stormers. Un défi majeur et des contraintes organisationnelles inhérentes à un tel voyage : 24 heures de voyage, trois vols différents pour aller à l’autre bout du globe, une formation limitée. Mais pas à Cape Town, la ville où est basée la franchise, car la deuxième étape du circuit mondial à 7 s’y déroule ce week-end. Un match délocalisé au Nelson Mandela Bay Stadium de Gqeberha, le nouveau nom de Port Elizabeth, du nom des Xhosa de la rivière Baakens qui traverse la ville. Voilà pour le tourisme. Sur le terrain, les choses se compliquent.
Dans un calendrier tel qu’il est, la planification est trop difficile…
Baptiste Serin
“Ça m’excite de jouer les Stormers, mais pour y aller, on va faire 1 000 heures de vol et prendre trois avions, a déploré le demi de mêlée international Baptiste Serin. Nous ne nous entraînerons qu’une fois la semaine prochaine. Le contexte est difficile. Pas le - de se plaindre, cette nouvelle formule de compétition ne laissera que peu de place aux faux pas.
Le manager varois savait qu’il allait devoir gérer ces déplacements risqués. “On se prépare pour un mois de décembre fou. Nous partons en Afrique du Sud avec un voyage de 24 heures chez les Stormers. Nous y restons une semaine, nous reviendrons huit jours plus tard. Pour avoir vu les équipes de France la saison dernière, je sais que ce sera difficile. Mais nous devons gagner ce premier match là-bas. a-t-il récemment expliqué. Surtout, le RCT, qui a retrouvé la grande Coupe d’Europe la saison dernière, ne veut pas répéter les mêmes erreurs que l’an dernier.
Quatre défaites de rang et donc pas de phase finale. « L’année dernière, Toulon a participé à la Champions Cup pour la première fois depuis longtemps et nous avons été décevants. Nous avions beaucoup d’attentes et nous n’avons pas bien performé.reconnaît le deuxième ligne anglais David Ribbans, qui revient dans son pays natal, lui qui a été formé, jeune, par les coachs des… Stormers. Et d’ajouter sur l’échec varois de l’année dernière : « Nous étions très enthousiastes et nous voulions faire mieux mais je pense que nous n’étions pas encore prêts. Nous avions gagné la Challenge Cup l’année précédente mais il y a une grande différence entre les deux compétitions. Nous voulons vraiment faire mieux et prendre notre revanche.
Le troisième ligne argentin Facundo Isa a également expliqué à Rugby Rama qu’il est “extrêmement vindicatif par rapport à ce qui s’est passé la saison dernière. J’adore cette Champions Cup, j’aime jouer contre différents adversaires partout en Europe et maintenant dans le monde entier. (…) Il faut montrer ce que l’on vaut. L’année dernière, nous avons joué de bons matchs sans rien obtenir.
Nous n’allons pas commettre les mêmes erreurs que la saison dernière où nous n’étions pas prêts pour les matches de Coupe d’Europe.
Pierre Mignoni
En Top 14, les Toulonnais sont une bonne dynamique, quatrièmes du classement avec une série de trois succès de suite, le dernier à Perpignan (13-22). « Depuis 3-4 ans nous sommes considérés comme des marionnettes à Perpignan. Les joueurs ne se sont pas mentis, greeted assistant coach Maxime Petitjean. Ils ont mis les ingrédients nécessaires pour remporter le match. Il y avait beaucoup de sérénité entre les joueurs.
Il ne reste plus qu’à l’exporter dans un contexte forcément hostile. Toulon l’a réalisé à deux reprises cette saison en championnat, sur la pelouse du Stade Français (10-14, fin septembre) et donc à Perpignan. Mais attention. Malgré la victoire contre Bayonne, Pierre Mignoni a rappelé que « La rechute est comme les démons. Vous avez l’impression de faire le travail et il faut continuer car, en face, il y a une très bonne équipe.
Le responsable du RCT a donc préparé ses troupes en conséquence. « Les joueurs ont beaucoup travaillé au cours des quatre dernières semaines pour préparer les échéances à venir. Nous n’allons pas commettre les mêmes erreurs que la saison dernière où nous n’étions pas prêts pour les matches de Coupe d’Europe.dit-il. L’an dernier, les Rochelais avaient réussi l’exploit de s’imposer au Cap, en huitièmes de finale (21-22), après avoir perdu au même endroit en phase de poules (21-20). Un petit point à chaque fois…
Cette saison, les Stormers ne sont que 13èmes du United Rugby Championship (anciennement Celtic League) avec seulement deux victoires en six sorties. Mais ils se réveillent en Champions Cup. Depuis son intégration dans la grande compétition continentale, la franchise du Cap s’est à chaque fois qualifiée pour les phases finales (quarts en 2023, huitièmes en 2024). « C’est avec plaisir que nous allons jouer ce match (contre Toulon). Il n’y a aucune pression. Nous voulons profiter de cette Champions Cup, déclare John Dobson, le directeur du rugby des Stormers. Il faut veiller à finir dans le top 8 de l’URC, mais nous respecterons les compétitions européennes.