(CercleFinance.com) – La Bourse de Paris devrait ouvrir sur une baisse modérée mercredi matin, les investisseurs ayant déjà intégré le scénario d’une chute du gouvernement Barnier qui s’est concrétisé hier soir.
Vers 8h15, le contrat à terme sur l’indice CAC 40 – à échéance décembre – perd 35,5 points à 7.280,5 points, laissant penser que le marché parisien va fléchir mais pas se briser face à l’aggravation de la crise politique française. .
Comme prévu, les députés ont voté hier soir la motion de censure visant à faire tomber le gouvernement Barnier, qui devra remettre aujourd’hui sa démission au président Macron après seulement 90 jours passés à Matignon.
Les inquiétudes autour de la situation politique en France sont la principale cause de la sous-performance du CAC 40 depuis six mois, avec une baisse atteignant près de 9% depuis la dissolution décidée cet été.
Si le renversement du gouvernement a pour effet d’ouvrir une nouvelle période politique d’incertitude, les analystes soulignent que l’indice parisien résiste plutôt aux turbulences politiques, à l’image des marchés européens.
Pour Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, cette hypothèse était déjà largement intégrée dans les prix des actifs.
“Il est probable que la sous-performance du CAC 40 perdure sur les premiers mois de 2025, tout comme un écart de spread important face à l’Allemagne”, note le stratège.
Alors que le rendement des OAT françaises évolue à 2,91%, celui du Bund allemand s’établit à 2,08%, ce qui signifie que l’écart de taux entre l’Allemagne reste maîtrisé autour de 83 points de base.
“Nous sommes très loin d’un scénario de crise financière”, estime Christopher Dembik.
“Malgré tout ce qui peut se passer actuellement sur les marchés, les actifs risqués sont restés relativement épargnés par les derniers développements”, ajoute un trader basé à Londres.
Signe de confiance des opérateurs, le bitcoin a dépassé du jour au lendemain la barre symbolique des 100 000 dollars pour la première fois de son histoire, porté par les espoirs de déréglementation du secteur des cryptomonnaies avec le retour prochain de Donald Trump à la Chambre. Blanc.
Les espoirs suscités par l’optimisme des Bourses américaines semblent aussi faire un peu oublier aux marchés européens les troubles politiques et la croissance atone qui gangrènent le Vieux Continent.
Wall Street a en effet signé hier une nouvelle salve de records absolus, le S&P 500 ayant enregistré hier son 55ème plus haut historique de l’année avec un gain de 0,6%.
Les investisseurs ont été rassurés par plusieurs indicateurs économiques mitigés plaidant pour la poursuite de l’assouplissement monétaire de la Fed.
Ils n’ont pas été déconcertés par les derniers commentaires du président de la banque centrale, Jerome Powell, selon lesquels l’économie américaine se trouve actuellement dans une « forme remarquable ».
La récente baisse des rendements obligataires les incite également à se tourner vers les actions.
Les parties prenantes gardent également un œil sur les indicateurs économiques.
En attendant le test crucial de l’emploi américain, qui tombera demain, les inscriptions aux allocations chômage permettront d’en savoir plus, en début d’après-midi, sur la santé du marché du travail aux Etats-Unis.
En Europe, des chiffres de commandes industrielles en Allemagne, puis de ventes au détail dans la zone euro, sont attendus.