« Près de 18 millions de Français verront leur impôt augmenter, d’autres le paieront pour la première fois», c’est ce qu’a déclaré Michel Barnier mardi soir lors d’une interview accordée à TF1 et France 2. Le Premier ministre a lancé ses derniers arguments pour tenter d’éviter la chute de son gouvernement si la motion de censure est voté ce mercredi à l’Assemblée nationale. Selon lui, si le gouvernement tombe et que le budget 2025 n’est pas adopté, alors 18 millions de Français connaîtront une augmentation de leurs impôts sur le revenu. Une affirmation qui a fait beaucoup réagir, l’opposition accusant Michel Barnier de vouloir effrayer les Français.
Une conséquence possible…
Or, c’est ce qui se passera si le budget 2025 n’est pas adopté, indique la cellule Vrai ou Faux de Franceinfo Mercredi. Du moins, au début. Michel Barnier s’appuie sur un rapport de l’Observatoire français des conjonctures économiques, publié début octobre. Le document s’interroge sur l’impact d’un éventuel gel du barème de l’impôt sur le revenu. C’est précisément ce qui risque de se produire si le budget 2025 n’est pas adopté. Dans ce scénario, c’est le budget 2024 qui sera reconduit l’année prochaine, avec le même barème d’imposition et donc sans prendre en compte les nouveaux chiffres de l’inflation.
Conséquence : 17,6 millions de foyers seront alors concernés par une hausse des impôts sur le revenudécrit le rapport de l’Observatoire. Pour être plus précis, 35 millions de Français pourraient être concernés, si l’on prend en compte qu’il y a en moyenne deux personnes dans un foyer. Cette augmentation concernerait essentiellement les classes moyennes, de l’ordre de 50 à 100 euros par an pour les ménages proches du niveau de vie médian, soit 24 179 euros selon l’Insee. De plus, près de 400 000 ménages deviendraient imposables, alors qu’ils ne le seraient pas si le budget était adopté.
…mais qui peut être corrigé
Il faut toutefois nuancer les propos alarmistes de Michel Barnier. Car même si le budget 2025 n’est pas adopté et que celui de 2024 est dans un premier - reconduit, un nouveau gouvernement sera éventuellement nommé et un autre budget sera inévitablement adopté. Cela permettra à la taxe d’être à nouveau indexée sur l’inflation, de manière rétroactive. Une autre solution est également possible : les députés peuvent voter un amendement pour empêcher ces hausses d’impôts.
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