QC’est dommage que la liste des nominés en lice pour le titre de marin de l’année 2024 – parmi lesquels figurent les médaillées de bronze olympiques de Charente-Maritime Sarah Steyaert et Charline Picon – ait été dévoilée samedi 30 novembre. Le lendemain, le véliplanchiste du Coardais Antoine Albeau a frappé fort en battant son record du monde de vitesse sur 500 mètres vieux de neuf ans en Namibie, lors du Lüderitz Speed Challenge, qui se terminera à la fin de la semaine. Faute de vent suffisant pour une nouvelle tentative, il a pris le - de nous en parler.
Dans quelles conditions avez-vous battu ce record ?
Mercredi 27 novembre, il y a eu une première journée où ça a été encore assez rapide, avec un peu plus de 40 nœuds de vent. Sur le GPS de la compétition, mon - était de 53,38 nœuds mais ce qui compte ici ce sont les caméras d’entrée et de sortie, la vidéo. Le soir, les - ont été vérifiés pour être officialisés, et le - était tombé à 52,98 nœuds, donc j’ai été assez déçu. Il y a toujours une petite différence de 0,1 ou 0,2 mais ici c’était 0,4… ça arrive. Et puis, j’ai encore battu le record du monde de planches de production.
Et le vent ne s’est pas arrêté…
Ils l’ont encore annoncé pour dimanche et lundi. Dimanche, ça a effectivement beaucoup soufflé, un peu plus que mercredi. Là, j’ai battu trois fois mon record de 2015 (53,27 nœuds, NDLR). Bien sûr, il a encore fallu attendre la vidéo pour que ce soit officiel mais j’ai réalisé un - de 53.65, je crois. Sur la vidéo, il est tombé à 53.49, c’était le record du monde, c’est génial !
« Chaque année, des passionnés de vitesse venaient toujours mais ne parvenaient jamais à battre le record »
Avez-vous senti, en live, que vous alliez plus vite qu’en 2015 ?
Oui déjà, parce qu’on est plus rapide avec moins de vent avec le matériel qu’on a, il y a eu une belle évolution. On trouve plus facile avec un vent moyen – enfin moyen, quand même assez fort – d’aller à 50 ou 51 nœuds. Et là, on glisse mieux. J’ai des vitesses de pointe d’une seconde, voire deux secondes, à plus de 103 km/h, mais la moyenne est supérieure à 500 m…
Qu’est-ce que ça fait de battre son propre record du monde, neuf ans plus tard ?
Depuis 2015, je n’y suis revenu que l’année dernière mais nous n’avions pas assez de vent. En plus, je me suis cassé deux côtes au départ, donc ce n’était pas génial. Là, c’est super ! Chaque année, des passionnés de vitesse venaient toujours mais ne parvenaient jamais à battre le record. C’est vraiment génial de pouvoir battre le record cette année. D’autant que je porte aussi les couleurs de la Charente-Maritime et de l’Île de Ré, qui m’aident à y arriver. C’est quand même un voyage au bout du monde, un petit billet de 15 000 euros, tout de même… J’ai aussi toujours mes partenaires locaux qui m’aident, c’est l’histoire d’une petite famille qui entretient la confiance, qui me soutient sur des événements comme ce. C’est une réussite totale, c’est 99,07 km/h. J’espérais vraiment essayer de faire 54 nœuds, soit 100 km/h, mais bon, ce sera la prochaine fois. C’est comme la soirée sur le poteau…
Sauf que vos records successifs vous rapportent moins que Sergueï Boubka ou Armand Gustav Duplantis ?
C’est clair (rires).
Cette barre des 100 km/h est-elle accessible ?
C’est envisageable ! J’ai trois GPS avec moi, un pour la compétition et deux personnels. On croise vraiment toutes les données et on voit vraiment que j’ai un « run » sur les premiers 250 mètres à plus de 54,5 nœuds et un autre, sur la seconde moitié, où je suis à plus de 54,5… 500 mètres c’est une distance assez longue, il n’y a pas une seule chose qui y parvienne. Le plan d’eau est plus ou moins divisé en deux ou trois parties et il faut vraiment avoir du vent du début à la fin. Mais ça passera, c’est sûr.
Ce disque est-il aussi la concrétisation du travail effectué avec Marc Amerigo sur votre Zephir Project ?
Exactement. Par exemple, j’avais de nouveaux ailerons avec des profils vraiment calculés pour ça. Là-bas, nous avons encore deux grands sponsors – BPCE Solutions Informatiques et Alten, l’un des plus grands groupes mondiaux d’ingénierie – qui nous soutiennent. On avance ! Cela dynamise toute l’équipe.