l’essentiel
Blessé en avril dernier, celui qui ne faisait pas partie du club lors de sa prise de fonction est de retour et s’est engagé au moins jusqu’à la fin de la saison. Il a repris l’entraînement avec le groupe, avec une immense envie de retrouver le plaisir de jouer.
La vie d’un sportif de haut niveau est fragile. Maxime Mathy le sait mieux que quiconque. Blessé au genou, il a vécu une période difficile. Entretien.
Qu’est-ce que ça fait de rejoindre un club que vous aviez quitté un peu par la force des choses ?
C’est cool (sourire). J’ai vraiment lutté pendant sept mois. Je remercie le club d’avoir mis le staff médical et le préparateur physique pour m’aider à retrouver 100% de mes capacités. Il ne nous reste plus qu’à penser au Rugby maintenant.
Comment vivons-nous ces - compliqués ?
Je me sentais un peu seul. Heureusement, j’avais ma famille proche. Je me blesse le 12 avril, je me fais opérer le 29 et je ne sais même pas ce que je fais après. Personne ne m’appelle, je suis perdu. Dans ma tête, je veux seulement revenir. Pour prouver à certaines personnes qui m’ont peut-être un peu manqué de respect, que même à 32 ans, je pouvais gagner cette bataille contre la blessure. Chaque matin, en me levant, je n’avais qu’un seul objectif : rejouer au rugby. A l’USM parce que c’est mon club, mais ça pourrait être ailleurs. J’ai la chance de retrouver le club, je suis très content. Je suis comme un écolier qui revient en classe (riant). La veille du premier entraînement, j’étais impatient. Je ne sais pas quand les entraîneurs me feront rejouer, mais j’ai certainement une énorme envie.
“Il montre l’exemple”
Le manager Sébastien Tillous-Borde était heureux d’accepter le retour d’un des cadres de l’équipe ces dernières saisons : « Je suis très heureux de le revoir parmi nous après une longue blessure. C’est quelqu’un qui apporte beaucoup de rigueur, qui travaille beaucoup, qui donne l’exemple ; C’est toujours bien d’avoir un joueur comme lui dans son équipe. Nous avions anticipé son retour. C’est l’un des vétérans de l’équipe, il connaît très bien le club. Il a vécu de bons moments mais aussi des moments moins glorieux. On a beaucoup de petits bobos, donc c’est toujours bien d’avoir des gars qui s’intègrent dans la rotation. Et que c’est Max, c’est encore mieux. »
Le.L.
Donc tu le reprends pour dix ans ?
Dix ans, ça va être chaud (rires). Pour l’instant, c’est jusqu’à la fin de la saison. Vivons quelque chose de sympa avec le groupe. Pour le reste nous verrons plus tard.
Devons-nous retourner chez nous maintenant ?
Comme toujours, on ne gagne jamais rien dans la vie. On voit depuis le début de la saison que la concurrence est saine. Ceux qui ne sont pas sur le drap laissent la place à leurs amis, et reviennent la semaine suivante avec plus d’envie. On voit qu’avec le management de Seb les changements s’opèrent vers la cinquantaine. Les matchs se gagnent à 23.
Un mot sur cette gestion de Sébastien Tillous-Borde, et du staff ?
Les dialogues. Quand j’étais blessé, chaque semaine, Séb, Dédé Hough (entraîneur des arrières), et même Jo (Johan Snyman), qui n’a pas grand chose à voir avec moi car il s’occupe des avants, s’enregistraient. Moi et les blessés sommes seuls, mais ce lien perdure. C’est très important. Un management positif fait du bien. Et ça donne envie de revenir vite.
D’autant que la concurrence est rude ?
Exactement, et partout. Peut-être pas sur l’aile parce que je cours moins vite qu’avant (rires).
Comment trouvez-vous le groupe ?
Tout a changé. C’était peut-être quelque chose qu’il fallait faire. Nous avons un nouveau personnel très compétent. Il suffit de les suivre, de continuer à travailler sur les détails. Et quand on s’attaque aux détails, on est sur la bonne voie. On a eu une petite alerte à Brive. On s’est peut-être trompé sur certaines choses, mais il faut désormais se concentrer sur l’arrivée de Soyaux-Angoulême. Dans la saison, il y a des matchs charnières ; celui-ci pourrait en faire partie. On est bien en tête du classement (sourire). Faisons tout pour y rester le plus longtemps possible.