Une censure du gouvernement Barnier « aurait des conséquences très concrètes pour nos armées, mais aussi plus largement pour nos industriels de défense français ».
Sébastien Lecornu à Paris, le 28 novembre 2024. (AFP / THOMAS SAMSON)
« Alors que le monde se réarme et que les menaces s’accumulent, nos armées et nos industriels ont besoin de stabilité, de visibilité et donc de confiance. » Le ministre de la Santé, Sébastien Lecornu, a souligné, lundi 2 décembre, les risques que ferait peser la censure gouvernementale sur les armées et l’industrie de défense française.
Le débat suivi d’un vote sur les motions de censure déposées par la gauche et le Rassemblement national contre le gouvernement de Michel Barnier aura lieu mercredi à 16 heures. La motion de censure déposée par l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire a toutes les chances d’être adoptée puisque le RN a annoncé son soutien. Le texte présenté par le parti de Marine Le Pen ne devrait en revanche pas être soutenu par le PFN. Ces motions interviennent après que Michel Barnier ait demandé lundi des comptes à son gouvernement sur le projet de budget de la Sécurité sociale en déclenchant l’article 49.3 de la Constitution.
La censure du gouvernement Barnier « aurait des conséquences très concrètes pour nos armées »
mais aussi plus largement pour nos industriels français de défense : plus de 200 000 emplois dans plus de 4 000 entreprises sur l’ensemble de nos territoires”, a expliqué Sébastien Lecornu dans un long message publié sur X.
Un « élan essentiel » brisé
« Depuis 2017, sous la houlette du Président de la République, nous avons travaillé sans relâche pour réarmer notre pays. Le Parlement a confirmé ce réarmement à l’été 2023 en votant la loi de programmation militaire, en vue de doubler encore le budget de l’armée d’ici 2030. Le vote de censure contre le Gouvernement, et donc l’absence de budget pour l’année 2025, briserait cet élan indispensable à la protection de nos concitoyens,
en empêchant l’augmentation proposée de 3,3 milliards d’euros pour notre budget de la défense
», selon le ministre.
Ainsi, les salaires des militaires n’ont pas pu être augmentés, tandis que les 700 militaires supplémentaires n’ont pas pu être recrutés.
De même, la chute du gouvernement signerait « l’impossibilité de financer les efforts de modernisation prévus, comme
l’impossibilité de lancer la commande de notre futur porte-avions
et donc accumuler un retard rendant potentiellement impossible l’adhésion lorsque le Charles de Gaulle quittera le service actif », prévient Sébastien Lecornu.
L’ensemble de l’industrie de défense française en subirait les conséquences :
« De la petite entreprise familiale à nos grands champions, cela rendrait impossible de garantir solidement les nombreuses commandes prévues »
.
« Alors que le monde se réarme et que les menaces s’accumulent, nos armées et nos industriels ont besoin de stabilité, de visibilité, et donc de confiance. Le contraire se produirait s’il y avait une motion de censure contre le budget de la France», a conclu le ministre.