Comme il l’avait annoncé ces dernières semaines, le Premier ministre Michel Barnier a tenu lundi 2 décembre son gouvernement pour responsable du budget de la Sécurité sociale.
Le texte est donc adopté, sans vote via l’article 49.3 de la Constitution.
Lors de son discours, le chef du gouvernement a indiqué qu’il avait été “à la fin du dialogue” avec tous les groupes politiques. « Les Français ne nous pardonneraient pas de préférer des intérêts particuliers à l’avenir de la Nation »dit Barnier.
«Nous avons maintenant réussi à un moment de vérité qui confronte chacun à ses responsabilités. C’est désormais à vous, députés, parlementaires de la Nation, de décider si notre pays se dote de textes financiers responsables, indispensables et utiles à nos concitoyens. Ou si nous entrons en territoire inconnu”a déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale, appelant à donner la priorité “l’avenir de la nation” par rapport à « intérêts particuliers ».
C’est la première fois que M. Barnier active le 49.3. La gauche a promis de déposer une motion de censure en cas de 49.3, à laquelle le Rassemblement national a indiqué lundi matin vouloir s’associer. L’ensemble de leurs votes pourrait conduire à la chute du gouvernement de Michel Barnier.
L’Assemblée nationale ouvre ses débats à 15 heures le budget de la Sécurité sociale.
La motion de censure fixée à 288 voix
Le Rassemblement national a demandé en début d’après-midi au gouvernement de renoncer à la désindexation partielle des retraites, faute de quoi il joindra ses votes à la gauche pour la censurer.
LFI a annoncé, dans la foulée du 49.3, déposer une motion de censure auprès du gouvernement. Le RN a immédiatement annoncé qu’il voterait la censure du gouvernement. Un cadre du RN a indiqué à l’AFP que les députés lépénistes voteraient la proposition qui serait déposée par l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire : elle pourrait alors recueillir plus de 300 voix, permettant a priori son adoption, fixée à 288 voix.
Le président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal, a pour sa part souligné devant la presse la nécessité de “stabilité” du pays et a appelé « chacun doit se montrer à la hauteur de ce moment ».