Plusieurs villes sont touchées à partir de ce lundi par une mobilisation des taxis.
Ils refusent notamment l’accord qui les lie à l’Assurance maladie, une perte de pouvoir d’achat selon eux.
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Grèves, plans sociaux… La France est-elle en train de s’effondrer ?
Agriculteurs, fonctionnaires, transports publics… et maintenant les taxis. La période est décidément propice aux mobilisations sociales, et la profession ne fera pas exception. Dès lundi 2 décembre, les plus grandes villes du pays sont touchées par des mobilisations de taxis agréés, qui menacent de bloquer certaines lignes à Paris, Lyon ou encore Marseille.
“L’engouement est grand, il va y avoir un très gros blocage”
Dès ce lundi à 5h du matin, « les fédérations professionnelles de taxi annoncent une mobilisation visant à bloquer plusieurs voies d’entrée et de sortie de la métropole lyonnaise »informe la préfecture du Rhône (nouvelle fenêtre)qui appelle les automobilistes à reporter leurs déplacements. A Marseille, des opérations escargots devraient être au menu, ce qui risque de générer « des perturbations dès le petit matin sur le réseau routier »indicates the Bouches-du-Rhône prefecture (nouvelle fenêtre).
Le lendemain, les taxis devraient se regrouper à Paris. Et la mobilisation s’annonce massive. “Je ne pense pas que nous ayons jamais eu une manifestation d’une telle ampleur”raconte Bekir, chauffeur de taxi et porte-parole du mouvement, à TF1info. “Nous prévoyons entre 2000 et 5000 taxis venant de toute la France”qui espèrent se regrouper près de l’Assemblée nationale (nouvelle fenêtre). « L’enthousiasme est grand. Il y aura un très gros blocage.»
Une convention en débat…
Au cœur des conflits sociaux ? Le nouvel accord actuellement en négociation qui devrait relier des taxis agréés par l’Assurance maladie pour le transport des malades, dont la signature est attendue en décembre. Lorsqu’un taxi est agréé, il peut en effet assurer le transport sanitaire des patients, pris en charge par la Sécurité Sociale. Un coût pour les comptes publics qui ne cesse de grimper.
En 2022, un rapport parlementaire soulignait « une augmentation continue des dépenses en transports sanitaires depuis le début des années 2000 ». En 2020, l’Assurance maladie a consacré environ 4,3 milliards d’euros aux modes de transports les plus chers (notamment les taxis agréés). Près de deux fois plus qu’il y a 20 ans (2,3 milliards en 2003). Alors, dans un contexte budgétaire périlleux, l’Assurance maladie serre la vis. Dans son nouveau projet, il prévoit de baisser l’échelle des prix.
…pour une perte de pouvoir d’achat ?
Un coût moindre pour l’Etat… mais une perte de pouvoir d’achat pour les conducteurs. « Pour les trajets courts, qui constituent une grande partie des activités des taxis agréés, cette nouvelle grille tarifaire se traduit par une perte importante, voire une rentabilité quasi nulle »devis taxis agréés (nouvelle fenêtre).
«Ils veulent faire fonctionner les taxis pour un euro du kilomètre»critique Bekir, jusqu’à deux fois moins cher qu’actuellement selon le trajet. « Les taxis provinciaux seront les plus en difficulté. La perte de revenus est susceptible de s’élever à 40 ou 50%”il prévient. “Cependant, les taxis ne fonctionneront pas s’ils ne gagnent pas d’argent sur leurs déplacements.”
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Il craint également une baisse de la qualité de service, avec des trajets qui pourraient être partagés entre plusieurs clients, quitte à allonger les temps de transport. « Aujourd’hui, les conducteurs sont attentifs à leurs clients »il souligne. « Ils s’occupent d’eux, les mettent dans les services… Le taxi partagé est une très mauvaise idée. Nous ne voulons pas perdre ce lien avec les clients. Avec ces mobilisations, les chauffeurs espèrent “un moratoire” sur le sujet.