Si 2024 fut incontestablement une année faste pour le cinéma d’animation, notamment grâce à des pépites comme Le robot sauvage le Chris Sanders, Couler de Gynts Zillodis, Le bien le plus précieux de Michel Hazanavicius, on attend toujours Noël Disney avec impatience. Et quel bonheur de retrouver une héroïne qui nous a fait vibrer en 2016 : Vaianaréalisé à l’époque par le duo de choc John Musker et Ron Clements, piliers historiques du studio hollywoodien qui a participé à sa résurrection avec des classiques comme La Petite Sirène (1989) et Aladdin (1992). Pas facile de trouver leurs successeurs pour signer la suite des aventures de cette navigatrice tahitienne qui n’a peur de rien, et encore moins de braver les éléments pour subvenir aux besoins de son peuple.
Au Festival d’Annecy, David Derrick Jr. et Jason Hand ont présenté un extrait du film encore en production, sous les applaudissements du public. Le physique du premier reflète ses origines insulaires, avec ses cheveux mi-longs bouclés poivre et sel, sa chemise aux motifs polynésiens et ses tatouages sur les bras. Ce transfuge de DreamWorks apporte son expertise pour retranscrire avec précision la culture, la mythologie, les traditions, les chants, les danses, la faune et la flore du Pacifique.
Vaiana vécut longtemps sous la protection de son père, chef de village installé sur un motu isolé, qui lui interdisait de s’approcher de l’océan, Source de dangers mortels. Mais l’appel du large était trop fort et elle n’hésita pas une seule seconde à monter à bord d’une pirogue et à traverser la barrière de corail pour chercher un moyen de nourrir sa famille, lorsque les cocotiers commencèrent à pourrir sur son île en un temps record. manière très mystérieuse. Ainsi, l’exploratrice téméraire en quête d’émancipation part à la conquête du monde afin de comprendre qui elle est et d’où elle vient, guidée par les esprits de ses ancêtres.
Un soin tout particulier est apporté à la restitution de la Polynésie à l’écran
Elle n’a pas changé : toujours aussi enthousiaste, énergique, déterminée à prendre son destin à bras-le-corps. Après avoir reçu un signe venu du ciel, elle déterre un artefact ancien qui prouve l’existence de populations dispersées partout dans l’océan Pacifique et décide de les reconnecter entre elles. Au grand désarroi de sa petite sœur, qui souhaite la garder près d’elle. Moana ne part cette fois pas seule, accompagnée du demi-dieu Maui et d’un équipage improbable mais vaillant, pour affronter les menaces qui rôdent dans les profondeurs ou à la surface. Légendes, malédictions, monstres marins et divinités colériques : l’odyssée ne sera pas de tout repos pour la jeune fille qui se met entièrement au service de sa communauté.
Après le succès planétaire du premier opus qui totalisait 645 millions de dollars de recettes, la pression était grande pour ne pas décevoir les fans. «C’était notre principale Source de motivationadmet Jason Hand. Nous avons travaillé très dur pendant trois ans pour raconter un nouveau chapitre de la vie de Moana. C’est toujours une histoire initiatique, car on apprend et on gagne en maturité quel que soit notre âge. » En abordant un sujet d’actualité : l’union plutôt que la division. « Il faut identifier ce qui nous relie, pas ce qui nous séparecontinue-t-il. À commencer par l’expérience collective du cinéma que nous chérissons et soutenons. » Un soin tout particulier est apporté à la restitution de la Polynésie à l’écran.
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La production a ainsi créé le Fonds Culturel Océanique, un groupe garantissant le respect de l’authenticité chaque fois qu’il était nécessaire de reproduire le moindre détail de l’écosystème ou des coutumes séculaires, composé d’anthropologues, d’archéologues, d’historiens, de linguistes, d’artisans, de spécialistes. « diplômes académiques ou acquis dans le domaine ». « Leur avis nous a été précieux, raconte David Derrick Jr. J’ai pu rendre hommage à mes racines samoanes chères à mon cœur à travers ce projet personnel, avec l’immense responsabilité de ne pas les trahir. Un tiers de la superficie de la planète est occupé par les mers sur lesquelles mes ancêtres ont navigué pour découvrir les terres, de Tahiti à la Nouvelle-Zélande. Grands voyageurs dont le mérite est passé sous silence. »
Tous les acteurs qui donnent leur voix aux protagonistes sont d’origine polynésienne, avec Dwayne Johnson alias The Rock en tête. Le résultat force l’admiration : visuellement éblouissant, Vaiana 2 oscille entre photoréalisme saisissant et geste artistique plein de poésie. Une prouesse technique qui a laissé les cinéastes à genoux. « Heureusement, nous avons bénéficié d’un bon soutien », explique Jason Hand. Les animateurs sont en quête d’excellence, ils recommencent jusqu’à épuisement et espèrent atteindre la perfection. On expérimente, on échoue, on se serre les coudes, on rigole. En fait, c’est comme le Tour de France : un défi fou, très physique, qui repousse les limites. A la fin, on est content d’être arrivé au bout et on oublie la douleur et les moments de découragement ! (Rires.) »
Vaiana 2par David Derrick Jr., Jason Hand et Dana Ledoux Miller. 01h40 Sortie mercredi 27 novembre 2024.
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