les demandes d’abris anti-atomiques vont-elles exploser ?

les demandes d’abris anti-atomiques vont-elles exploser ?
les demandes d’abris anti-atomiques vont-elles exploser ?

Les abris anti-atomiques vont-ils surgir un peu partout en et en Europe, face à la menace d’un conflit nucléaire avec la Russie ? L’Allemagne a annoncé qu’elle inventorierait ses installations, tandis que la Suède procéderait à leur modernisation. En Russie, la production en série a même été lancée.

Allons-nous assister à une ruée vers les abris antiatomiques ? L’Allemagne a annoncé lundi qu’elle était en train de répertorier des bunkers et des abris où la population pourrait trouver refuge en cas d’attaque, souhaitant augmenter leur nombre. Il en existe actuellement 579, datant pour la plupart de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, et pouvant accueillir 480 000 personnes.

Même son de cloche en Suède, où les autorités veulent aussi moderniser les 65 000 abris construits dans le pays et qui protègent des bombardements. Le gouvernement sensibilise même la population en envoyant des brochures, rapporte Libération.

Un chiffre encore plus élevé en Suisse, qui compte 360’000 abris, dont la plupart ont été construits pendant la guerre froide, selon les chiffres de l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP). Ils sont tout simplement obligatoires, selon la loi fédérale sur la protection de la population et la protection civile.

Les demandes d’abris anti-atomiques explosent – ​​27/11

Production de masse en Russie

Enfin, en Russie, l’Institut de recherche du ministère des Situations d’urgence a annoncé lundi avoir démarré la production de ces abris, baptisés « KUB-M », tandis que Vladimir Poutine a récemment modifié la doctrine russe sur l’usage des armes nucléaires.

La Russie peut en effet désormais y recourir en cas d’attaque « massive » d’un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire, une référence claire à l’Ukraine et aux Etats-Unis, depuis que Joe Biden a autorisé Kiev le 17 novembre à frapper. territoire russe avec ses missiles ATACMS longue portée.

Une décision qui n’était pas du goût du Kremlin, Vladimir Poutine menaçant de plus en plus l’Occident de potentielles frappes sur son sol, déclarant le 21 novembre que le conflit avait désormais toutes les allures d’une guerre « mondiale ».

Pas de données officielles en France

Un contexte de tensions extrêmes qui pousse les gouvernements et les individus à se pencher sur l’installation d’abris anti-atomiques. Mais qu’en est-il en France ? Des chiffres plus nombreux sont souvent évoqués, de l’ordre de plusieurs centaines, mais aucune donnée officielle n’existe, comme le précisaient à - l’Autorité de sûreté nucléaire et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) au début de l’invasion russe de l’Ukraine. .

La France n’a jamais adopté de projet ni de véritable stratégie en matière d’abris anti-atomiques car, contrairement à la Suisse, l’Allemagne ou la Suède, elle possède l’arme nucléaire. Sa vision de la protection des populations réside dans la dissuasion nucléaire, a expliqué Jean-Marie Collin, expert et porte-parole de l’Ican France (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires).

Les bunkers sont-ils vraiment utiles ?

D’autant que la pertinence et l’utilité des bunkers sont remises en question par plusieurs experts, qui dénoncent un marché de peur. Plusieurs entreprises françaises et européennes proposent divers abris, pour plusieurs centaines de milliers d’euros, pour des surfaces comprises entre 9 et 15 m2 pour la plupart. C’est le cas d’Amesis Bat, qui a précisé à Challenges que ses cotations avaient déjà augmenté de 40 % entre 2020 et 2021, pendant la crise sanitaire.

« Il faudrait enfin que la France soit directement ciblée pour que le refuge anti-atomique soit utile. En cas d’attaque contre un autre pays d’Europe, disposer d’un abri ne serait pas d’une grande aide face au nuage nucléaire”, a expliqué Benoît Pelopidas, professeur à Sciences Po à Franceinfo.

Se pose aussi la question de la survie à long terme de l’espèce humaine en cas de sortie du bunker après plusieurs semaines de confinement, devant affronter un écosystème complètement dévasté par la bombe nucléaire.

 
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