Comme beaucoup d’artistes qui tirent leur révérence à coups de belles annonces médiatiques, le rappeur belge Damso ne tiendra pas sa promesse. Le 21 juillet, celui qui s’est imposé comme le leader du rap francophone avec quatre albums certifiés au moins triple platine – 300 000 équivalents ventes – jusqu’au double diamant (1 000 000 équivalents ventes) a annoncé sur ses réseaux sociaux que le dernier, Beyahprévu pour le 30 mai 2025, serait le dernier album de sa carrière.
Eh bien non. Avant le délai qu’il s’est imposé, le rappeur, qui compte d’innombrables featurings (Angèle, Aya Nakamura, Werenoi…) sur les disques de ses confrères, a changé d’avis. Le Bruxellois est retourné en studio pour enregistrer onze titres qui mettent en vedette, entre autres, la chanteuse Angèle et le rappeur hardcore Kalash Criminel. Comme il assume son « gâchis »il a intitulé cet album, sorti vendredi 15 novembre, j’ai menti. L’occasion de faire le point sur neuf années d’écriture rap, sa courte carrière et ses futurs projets.
C’est quand même étrange qu’à 32 ans, on veuille déjà arrêter de faire de la musique. Pourquoi arrêter ?
La musique, je l’aime toujours. C’est plutôt le secteur dans lequel je suis qui ne me parle pas vraiment. J’ai l’impression d’avoir fait ce que j’avais à faire. J’ai envie de découvrir d’autres passions, faire du design, du mobilier. Je me dis juste qu’à 32 ans, j’ai envie d’essayer de nouvelles choses. Il est temps.
Qu’est-ce qui est douloureux, difficile, dans l’industrie du disque ?
Ce n’est pas que l’industrie soit douloureuse, mais j’ai coché beaucoup de cases décrivant les choses difficiles à accomplir. C’était difficile d’être numéro un. Finalement, je l’étais. C’était pour faire un disque d’or. Finalement, j’ai obtenu le platine, le diamant, etc. C’était difficile de gérer une carrière. Je l’ai fait. C’est difficile d’écrire pour quelqu’un. Je l’ai fait aussi. J’ai réalisé ce que je voulais réaliser, je ne vois pas ce que je peux faire de plus. C’est le défi qui m’anime et, là, j’ai envie d’un autre défi, comme celui du design, me retrouver dans la phase de l’élève qui apprend plus que dans celle du professeur qui enseigne. Quand les choses sont difficiles, cela m’inspire. Là, j’ai de la lassitude, et ça peut conduire à l’ennui.
Vous avez fait beaucoup de collaborations depuis le début de votre carrière. Si vous arrêtez la musique, le marché du streaming va-t-il s’effondrer ?
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