Nous sommes à la mi-novembre et « les caisses sont vides pour l’aide d’urgence »diffusé par le centre communal d’action sociale (CCAS), a déploré, inquiète, l’élue d’opposition Cathy Girardin (Niort énergies nouvelles). Les derniers crédits ont été attribués ce mardi 12 novembre à la commission d’entraide et de solidarité à laquelle elle siège, a-t-elle annoncé lors du conseil municipal qui s’est tenu le même jour.
“Cela fait partie d’un climat mondial, mais c’est ma peur”
Nicolas Videau, vice-président du CCAS et adjoint au maire chargé des aides sociales, ne peut qu’être d’accord : l’enveloppe annuelle de 160 000 € a été dépassée, une situation inédite à sa connaissance. « Cela fait partie d’un climat mondial, mais c’est inévitablement ma peur. Si l’économie va mal, c’est le CCAS qui est en première ligne. »
Le dispositif d’aide d’urgence concerne des personnes en grande précarité, qui nécessitent un accompagnement rapide et en principe ponctuel. Les dossiers doivent répondre à des critères sociaux, et les cas contentieux sont analysés par une commission composée d’élus, qui se réunit tous les lundis.
Ces derniers pointent une hausse de la demande depuis juillet et rejettent la faute sur le conseil départemental qui aurait ” décharge “ sur la Ville, en s’adressant à ses bénéficiaires. « Pour résumer, si avant il payait 100 €, maintenant il paie 50 € et propose de se tourner vers le CCAS pour compléter »explique Nicolas Videau, donnant un indicateur : entre janvier et octobre 2024, le CCAS de Niort a vu arriver 776 demandes d’aide alimentaire de la part des assistantes sociales du conseil départemental, soit une augmentation de 39% par rapport à la même période, l’an dernier (556 demandes) .
Surprise au département
“Je ne comprends pas et je suis surpris, nous n’avons pas changé nos procédures”réagit la directrice générale adjointe du centre de solidarité au Département, Sophie Carbone. Elle indique qu’en effet, le conseil départemental est confronté à une hausse des demandes, mais que cela ne date pas de l’été, et que l’enveloppe dédiée n’a pas diminué. « L’aide sociale est une compétence partagée entre le Département et le CCAS, mais ce dernier ne peut intervenir qu’en complément, alors que nous sommes déjà intervenus, c’est le principe de subsidiarité »dit-elle.
Toujours” Hors de question de dire ” j’espère, c’est fermé “tente de rassurer Nicolas Videau. Il faut trouver des solutions, tout mettre sur la table. Nous allons prendre notre bâton de pèlerin et chercher des partenaires, des fondations, tout ce que nous pouvons trouver.»affirme Nicolas Videau, qui appelle les autres communautés à faire preuve de solidarité, en maintenant leurs systèmes. Mais l’élu est aussi bien conscient que les exigences du gouvernement en matière d’économies vont assombrir le tableau. Et même si Jérôme Baloge a annoncé que le budget du CCAS ne serait pas réduit, une augmentation de l’enveloppe ne semble pas envisagée. Mais la demande ne risque pas non plus de diminuer : en 2023, l’Anneau de l’Espoir a enregistré une hausse de fréquentation de 75 %.