“Il faut donner au juge un pouvoir d’appréciation, il applique le droit pénal”, a rappelé jeudi Ludovic Friat, président du Syndicat de la magistrature.
Publié le 14/11/2024 11:54
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“Il n’y a pas de gouvernement de juges, les juges appliquent la loi votée par nos parlementaires”, a déclaré jeudi 14 novembre sur franceinfo Ludovic Friat, président de l’Union de la magistrature (USM). Il réagit aux réactions politiques après les réquisitions du parquet, qui réclame une peine d’inéligibilité pour tous les prévenus, dont Marine Le Pen, au procès des assistants parlementaires du Front national, devenu Rassemblement national.
Alors que Jordan Bardella dénonce une « atteinte à la démocratie » et Bruno Gollnisch un procès politique, Ludovic Friat estime que « le dire ainsi, c’est donner matière à ceux qui pensent et disent que nous aurions un gouvernement de juges ». S’il admet que les juges sont des êtres humains, « leur part de subjectivité »le président de l’USM rappelle que ces biais sont « prévu par le système judiciaire ». “Le parquet travaille en équipe, les collègues du parquet, qui ont pris ces réquisitions, les ont prises après avoir discuté avec leur procureur et toute l’équipe du parquet pour trouver la bonne réquisition”, a expliqué Ludovic Friat. « C’est pareil pour les collègues du siège, ils décident collectivement, ensemble, pour éviter les préjugés »ajoute-t-il.
Ludovic Friat “regret” quoi «cette collégialité est de plus en plus attaquée». Ce jeudi sur franceinfo Bruno Gollnisch, ancien numéro 2 du RN qui risque également cinq ans d’inéligibilité, a déclaré “étonné et indigné”estimant que si Marine Le Pen « s’ils étaient empêchés de se présenter aux élections françaises, cela transformerait la France en une république bananière ». “Ce que j’entends dans les propos de Bruno Gollnisch est un plaidoyer, il est dans son rôle”réagit Ludovic Friat. Il rappelle que son syndicat, l’USM, est «le premier syndicat de magistrats », un syndicat “partisan” ce qui n’est pas favorable aux sanctions automatiques, comme les pénalités d’inéligibilité. “Il faut donner au juge un pouvoir d’appréciation, il applique le droit pénal, la loi Sapin 2 qui prévoit qu’en cas de culpabilité cette peine est automatique et cela a été voté très largement par nos députés et sénateurs”insiste-t-il.