Alors que le parquet de Paris a requis cinq ans d’inéligibilité contre Marine Le Pen pour détournement de fonds, l’extrême droite s’est empressée de dénoncer « une atteinte à la démocratie », qui pourrait lui coûter sa candidature en 2027.
Mercredi 13 novembre, le parquet de Paris a requis cinq ans de prison, dont deux avec sursis, ainsi que cinq ans d’inéligibilité requis contre Marine Le Pen dans le cas des assistants parlementaires FN au Parlement européen. Accusée d’avoir détourné des fonds au profit de son parti, celle qui s’est déjà présentée trois fois à la présidentielle a dénoncé “la violence des réquisitions” à la fin de l’audience.
Si le procès doit reprendre lundi avec les plaidoiries de la défense, certaines voix s’élèvent déjà à droite pour critiquer une mise en examen sévère contre Marine Le Pen. Parmi eux : l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier regrette la peine d’inéligibilité requise par le procureur à l’encontre du leader du Rassemblement national. « Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et donc incapable de se présenter au vote du peuple français. » a écrit l’ancien habitant de la place Beauvau sur le réseau social X. Et d’ajouter : « Combattre Madame Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs. Si le tribunal juge qu’elle doit être condamnée, cela ne peut se faire électoralement, sans l’expression du Peuple.
Gérald Darmanin a conclu son message en appelant “ne pas avoir peur de la démocratie” et à “éviter d’approfondir encore plus la différence entre les ‘élites’ et la grande majorité de nos concitoyens”. Une sortie remarquée qui n’était pas du tout du goût du patron du PS Olivier Faure. Ce dernier a fustigé « une grave violation du principe de séparation des pouvoirs » de l’ancien ministre. « Gros clin d’œil gênant de celui qui feint de plaindre celui dont il rêve de reconquérir l’électorat »a-t-il également plaisanté.
Un « acharnement » et une « revanche » pour Jordan Bardella
Le président du RN, Jordan Bardella, n’a pas manqué de réagir après le communiqué des réquisitions prises contre Marine Le Pen dénonçant une « sans relâche » et un “vengeance” du ministère de la Justice. “Ses réquisitions scandaleuses visent à priver des millions de Français de leur droit de vote en 2027. C’est une atteinte à la démocratie”, il a fustigé X, tout en lui apportant son soutien.
Plusieurs élus du RN et de l’extrême droite n’ont pas tardé à utiliser le hashtag #JeSoutiensMarine sur les réseaux sociaux pour faire entendre leur indignation. « Le cours de la démocratie française ne doit pas être à nouveau confisqué aux électeurs. » a déclaré Éric Ciotti, rappelant l’affaire Fillon. Nicolas Dupont-Aignan y voit une volonté de « museler les Français ».