Un couteau de type couteau de chasse, rien de moins. La victime, un homme né en 2005, n’est pas présent à l’audience : il s’est enfui immédiatement après les soins reçus à l’hôpital. « Il est bien connu des services judiciaires », explique le procureur.
C’était le 7 novembre dernier à Chalon. Le prévenu et son partenaire ont été volés. Ils sont alors hébergés chez des amis mais ils pensent savoir qui les a volés. «C’était bien lui», affirme le prévenu.
Il connaît la victime, c’est la première personne qu’il a rencontrée « dès son arrivée à Chalon, il y a un mois ». Après le cambriolage, ils communiquent via Snapchat. Un rendez-vous est pris sur l’île Saint-Laurent. Le futur prévenu descend, armé du fameux couteau, « pour en découdre » précise le procureur, « pas du tout, il va là pour en finir avec cette histoire avec un homme pas très propre, dit-il » dit l’avocat.
Les faits, deux scènes
Au début les deux hommes continuent de se confondre – Y rend des choses et joue avec, les cache en les gardant dans sa main mais à un moment donné, selon l’accusé, il va les montrer du doigt et il en aurait été ainsi. moment où l’autre a marqué la partie inférieure de son visage avec la lame qu’il portait.
L’homme, désormais blessé au visage, s’enfuit et l’autre court après lui. C’est ainsi que les personnels du CCAS assistent à la deuxième scène puisqu’elle se déroule devant leurs locaux. Le blessé est assis sur un muret, « en position défensive » lorsque l’agresseur le rejoint, « très en colère », et le coupe, cette fois au bras.
Bien évidemment la police municipale est responsable des premiers actes (victime couchée sous une couverture de survie, entre autres) puis la police nationale prend le relais.
Tant de questions et si peu de réponses
Alors pourquoi ce deuxième coup ? Pourquoi, en voyant une arme de poing (c’était une arme BB, mais en fait on peut la confondre avec une arme mortelle) ne s’est-il pas enfui ? Pourquoi cette insistance à se faire justice soi-même alors que cela est strictement interdit ?
Sur le deuxième coup de couteau : « Parce que je lui ai demandé s’il allait revenir dans ma vie pour me faire chier…, et il a dit oui. » Rester malgré la menace d’une arme : « Je voulais vraiment que la police l’attrape. » Quant à la dernière question, le mystère reste entier et on ne peut que supposer d’autres désaccords entre eux, des histoires censées rester privées.
Le procureur requiert 2 ans de prison avec maintien en détention
Le prévenu a un dossier de 3 condamnations. L’un pour vol, les deux autres pour trafic de drogue. Les faits et le dossier, l’absence de vie professionnelle, conduisent le procureur à demander une peine de 2 ans de prison avec maintien en détention.
Défense
« Cas très désagréable puisque la victime est aussi un agresseur. Il aurait dû aussi être au bar», plaide Maître Faure-Revillet. « Ce n’était pas un simple cambriolage : M. Cependant, le couple va fuir le logement, pour ensuite apprendre que M. C’est quand même assez surprenant. »
Le tribunal condamne le prévenu à 15 mois de prison avec maintien en détention.
Le jeune homme a une demande de modification de peine en cours (pour 3 mois de prison, condamnation 2022 pour des faits liés au stupéfiant) : le tribunal le prévient qu’il y a de fortes chances que ces 3 mois soient prolongés jusqu’à la noix.
FSA