« On voit bien qu’il y a un insupportable dénigrement des enseignants », déplore sur franceinfo, dimanche 10 novembre, Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, le premier syndicat de l’école primaire. Elle insiste « une colère immense » ressenti par les enseignants, après les propos de l’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy. « On me dit : ‘il n’y a pas assez de fonctionnaires dans l’Éducation nationale’, mais c’est une démagogie incroyable. Le statut d’instituteur, (…) est de 24 heures sur 24. semaine” et “6 mois de l’année”a déclaré l’ancien président de la République lors d’une conférence à Saint-Raphaël dans le Var vendredi soir.
« Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un million d’enseignants » a déclaré Nicolas Sarkozy, se vantant d’avoir réduit le nombre de fonctionnaires de 150 000 lorsqu’il était à l’Elysée. « C’est de la provocation et ça ne vient pas de n’importe qui. C’est un ancien président», dénonce Guislaine David.
La porte-parole du premier syndicat primaire ajoute qu’elle n’est pas surprise car, rappelle-t-elle, Xavier Darcos, ancien ministre de l’Éducation nationale pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, a provoqué “une grosse polémique” en 2008 en déclarant : « Est-il vraiment logique, quand on est si soucieux de la bonne utilisation des fonds délégués par l’État, que l’on fasse passer les examens bac + 5 à des personnes dont la fonction sera essentiellement de faire la sieste des enfants ou de changer leurs couches ? Je me demande.”
Guislaine David souligne également que l’ancien président de la République est à l’origine “Des milliers de suppressions d’emplois”lequel « causé des dommages ». Ainsi, elle juge “intolérable” revoir Nicolas Sarkozy, quelques années plus tard, « de marteler cette provocation avec aplomb dans une conférence où l’on entend clairement les rires également du public ». Selon le syndicaliste, il ne s’agit rien d’autre que “mépris” pour les enseignants.
Selon le co-secrétaire général et porte-parole du SNUipp-FSU, ce « dénigrement des professeurs » – autrement dit, cette volonté de dénigrer les enseignants – concerne les fonctionnaires. Pour appuyer son propos, Guislaine David souhaite revenir « sur les derniers propos du ministre de la Fonction publique » Guillaume Kasbarian. Il souhaite réduire l’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires de 100 % à 90 %, et instaurer trois jours de carence non rémunérés, au lieu d’un actuellement, pendant ces absences – hors maladies graves.
Que “s’associe à cette volonté de détruire le service public qui est sans cesse à l’arrêt”, déplore Guislaine David. « Nous avons vraiment l’impression d’être des boucs émissaires dans cette société. » Le porte-parole du SNUipp-FSU déplore l’absence et le silence de la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet et plus généralement des élus du bloc central. «Je n’ai entendu aucun soutien de la part du ministre après les propos de Nicolas Sarkozy. Pourtant, nous en avons besoin. » Guislaine David constate que les élus de gauche du Modem ont condamné les propos de l’ex-président mais constate également que les enseignants «n’avait le soutien de personne au gouvernement, ni dans le camp de droite ou macroniste».
Guislaine David déplore “un décalage terrible entre le pouvoir qui décide, qui prend des mesures sur l’Education Nationale et le terrain, qui en fait a les mains sales et qui soutient l’école depuis des années”. Elle y voit un signe inquiétant. D’autant plus qu’Anne Genetet « fera des annonces concernant l’école cette semaine » et “Sans consulter les organisations syndicales, là encore c’est du mépris de la profession.”