« Les villes ont des budgets équilibrés, pas le gouvernement ! » Entendez les propos de Clément Rossignol Puech selon lesquels les élus locaux n’ont aucune leçon à tirer en matière de gestion des deniers publics. Pour le maire de Bègles, il n’est donc pas question « que nous soyons la variable d’ajustement de l’Etat ».
Devant une assemblée de quelque 150 personnes réunies dans la salle Saint-Maurice, ce samedi matin 9 novembre, le premier magistrat béglais a voulu faire un travail pédagogique. Ceci, alors que dans le cadre de la loi de finances 2025, le gouvernement envisage de réduire les recettes de la commune d’un million et demi d’euros sur les trois prochaines années.
« Un demi-million d’euros, c’est un tiers de la nourriture de la cuisine municipale. Un demi-million d’euros, c’est deux postes de nourrices pour chaque école de Bègles. Un demi-million d’euros signifie la suppression de la Fête de la Morue. Un demi-million d’euros, c’est un tiers des subventions aux associations», a cité le maire en exemple. Des choix qu’il qualifie d’« injustes, allant à l’encontre du lien social » que l’élu refuse d’envisager.
« Il ne faut pas abandonner »
Entouré pour sa manifestation par des élus du Département, de la Région et le député de circonscription, Clément Rossignol Puech s’est déclaré d’autant plus « combatif » qu’il fustige « les cadeaux fiscaux accordés aux plus riches ». Il appelle donc chacun à « ne pas céder » et à « se mobiliser ».
A l’image de la ville qui, dès vendredi 8 novembre au soir, a affiché son refus de « la dégradation des services publics » aux portes de l’Hôtel de Ville. Une grande banderole qui ne manquera pas d’irriter le préfet, déjà agacé par l’initiative similaire menée le 4 novembre par le maire de Bordeaux. Clément Rossignol Puech n’en a cure et se dit prêt à braver l’interdiction.
Alors que chacun dans l’assistance fait le point sur l’impact qu’auraient les coupes budgétaires sur leur quotidien, la municipalité les invite à signer la pétition mise en ligne il y a deux jours sur change.org. Mais chez chacun, un sentiment d’impuissance domine. Chacun ayant en tête la mobilisation dans la rue contre la réforme des retraites, freinée par les nombreux recours au 49.3 et récemment les résultats des élections législatives qui ont vu la nomination de Michel Barnier à Matignon.
« Il ne faut pas baisser les bras », clame Martine Jardiné, conseillère départementale du canton de Villenave-d’Ornon. Lequel, relayé par l’élue régionale Isabelle Taris, rappelle qu’« il n’y a pas de lutte inutile » et propose d’adhérer à un syndicat, d’adhérer à un parti politique, ainsi que de « s’impliquer dans des associations » affirme le maire. Avec un objectif : « rétablir l’équilibre des pouvoirs ». Car Loïc Prud’homme en est convaincu : « Nous sommes plus nombreux à vouloir un autre monde. » Le député appelle donc chacun à « travailler collectivement » et à « démanteler le discours ambiant ». La preuve étant apportée, avec cette première rencontre mobilisatrice, « qu’il est possible de faire les choses autrement », conclut-il.