Pour Marine Le Pen, le procès des assistants a finalement été éprouvant, de la « sérénité » aux réquisitions

Pour Marine Le Pen, le procès des assistants a finalement été éprouvant, de la « sérénité » aux réquisitions
Pour Marine Le Pen, le procès des assistants a finalement été éprouvant, de la « sérénité » aux réquisitions
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ALAIN JOCARD / AFP Pourquoi le procès des assistants a finalement été éprouvant pour Marine Le Pen (ici au tribunal le 14 octobre)

ALAIN JOCARD / AFP

Pourquoi le procès des assistants a finalement été éprouvant pour Marine Le Pen (ici au tribunal le 14 octobre)

POLITIQUE – Les derniers kilomètres du marathon. Le procès de Marine Le Pen et des 24 autres prévenus jugés depuis le 30 septembre dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du Front national (devenu RN) entre dans sa dernière semaine. La défense a la parole jusqu’à la fin de l’audience prévue le mercredi 27 novembre.

Les procureurs ont requis des peines d’inéligibilité contre tous les prévenus et ont demandé qu’elles soient accompagnées d’une exécution provisoire – c’est-à-dire qu’elle s’applique immédiatement même en cas d’appel. Ce qui pourrait sérieusement freiner les ambitions de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2027.

Pour défendre la leader du parti d’extrême droite, ses avocats devraient reprendre les arguments soulevés d’étape en étape par les lépénistes qui dénoncent une procédure ” politique “ pour mettre leur candidat hors du jeu. Des plaidoiries qui contrasteront avec l’optimisme affiché par le premier accusé, en début d’audience. Que s’est-il passé pendant ces sept semaines ?

La « sérénité » de Le Pen au début du procès

Retour début octobre. La triple candidate à l’élection présidentielle s’exprime volontiers, souriante, devant les caméras du tribunal de Paris pour dire son « sérénité » face aux reproches qui lui sont faits. Au cœur de cette affaire complexe, de possibles détournements de fonds européens entre 2004 et 2016 pour plus de 4 millions d’euros, selon le Parlement. Payés par l’UE, de nombreux assistants auraient en réalité travaillé uniquement ou partiellement pour le FN, permettant au parti de réaliser d’importantes économies de salaire.

« J’aborde ce procès avec une grande sérénité. Nous avons beaucoup d’arguments à développer pour défendre ce qui me semble être la liberté parlementaire qui est en cause dans cette affaire.explique-t-elle notamment aux journalistes présents sur place, certains de ne pas avoir « n’a violé aucune règle politique ni aucune règle réglementaire du Parlement européen. »

Egalement aux commandes, la présidente du groupe RN à l’Assemblée assure une défense très politique, insistant sur ses divergences de vues avec Bruxelles concernant le rôle des assistants parlementaires. « Gérer un parti politique, c’est compliqué, j’espère vous transmettre cela durant ces deux mois »dit-elle notamment pour ses premières heures à la barre, avant de multiplier les longues démonstrations pour « expliquer comment fonctionne un mouvement politique »s’adresser au tribunal ou à la partie civile.

Pas de « remise en question », constate le procureur

Les échanges deviennent tendus heure après heure. Le 16 octobre, alors que Marine Le Pen était aux commandes depuis trois jours, interrogée pour chaque contrat suspect qu’elle avait conclu, elle s’agaçait : « Désolé, mais il y a un problème juridique ! Il n’y a aucune preuve, aucune preuve. » Une forme de combativité qui cache difficilement le flou de ses réponses à de nombreuses questions précises.

Exemple concret avec le cas de Guillaume L’Hullier, assistant rémunéré selon l’accusation sur l’enveloppe européenne de Marine Le Pen, alors qu’il était en réalité directeur de cabinet de son père, Jean-Marie Le Pen. Interrogé sur le fait qu’il pratiquait « Spectacle »fils « domicile » à l’époque, le leader du RN avait répondu, indigné : « Où dois-je placer mes assistants parlementaires ? Dans le jardin, dans une cabane ? » Tout cela, en oubliant de préciser que Montretout était avant tout la résidence de son père, où se trouvaient les bureaux de ses collaborateurs.

Une défense invariable, sans expression de regret, qui a su justifier la lourdeur du réquisitoire du parquet : s’exprimant le 13 novembre, le procureur a ainsi justifié ses décisions en évoquant le risque de récidive de la part de » d’un parti déjà condamné “, OMS “ n’a renoncé à ce système que face à une plainte du Parlement européen », et qui « ne se remet pas en question. »

Une loi oubliée ?

Plus dur encore pour la cheffe des députés RN : la voilà rattrapée avec ces réquisitions par une loi vieille de presque dix ans. Sereine, Marine Le Pen donnait l’impression de pouvoir s’évader dans les extrêmes à une mesure adoptée sous François Hollande, qui rend automatiques les peines d’inéligibilité en cas de condamnation pour détournement de fonds. Ce n’est pas le cas.

L’ancien patron du RN est effectivement jugé en tant que président du parti à l’époque, pour détournement de fonds publics du 16 janvier 2011 au 31 décembre 2016. Or, le texte en question, surnommé « loi Sapin 2 », est entré en vigueur. le 11 décembre 2016. Vingt jours plus tard, le député du Pas-de-Calais est donc concerné. Et ne peut se cacher derrière la non-rétroactivité de la loi.

Seule lueur d’espoir pour elle : que le tribunal tranche finalement, » par une décision spécialement motivée »de ne pas la condamner à une peine d’inéligibilité ou qu’il ne prononce pas d’exécution provisoire. Dans ce cas, l’avenir politique du triple candidat à la présidentielle, assombri depuis les réquisitions, pourrait se préciser un temps. Le jugement est attendu au printemps 2025, avec un coup dur inévitable. Reste à savoir dans quelle mesure.

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