Le prestigieux réalisateur participe aux rencontres de l’ARP au Touquet. Des centaines de professionnels discutent lors de conférences de l’avenir du cinéma, notamment des questions de financement et de liberté de création.
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Au cinéma des Trois As du Touquet, Claude Lelouch a le sourire : « Le cinéma est le lieu où l’on rêve le plus, c’est un art populaire et simple. Notre les yeux, c’est le plus bel appareil photo du monde ! Nous sommes tous cinéastes, il y a 8 milliards de personnes qui filment sur terre. Le cerveau est la plus belle salle de montage, c’est ce qui reste quand on a tout coupé ! « . Le réalisateur de 87 ans et auteur de 51 films participe aux débats des 34èmes rencontres de l’ARP, la société regroupant auteurs, réalisateurs et producteurs.
C’est la 4ème fois que cet événement a lieu au Touquet. Près de 500 personnes se déplacent dans la ville balnéaire du Pas-de-Calais pour débattre de l’avenir du 7e art et discuter des moyens de pérenniser ce secteur et de garantir la liberté de création. Des questions cruciales à l’heure où les plateformes proposant des contenus vidéo se multiplient. Le réalisateur d'”Un Homme, Une Femme” porte un regard confiant sur le cinéma, malgré le contexte actuel : “Le cinéma a toujours été en danger depuis 1895, il est tout le temps en crise et cette crise le fait progresser. LLe cinéma est un art de la technologie, chaque fois que de nouveaux instruments arrivent, de nouvelles vagues comme la parole, la couleur, le cinémascope et tous les appareils qui permettent de filmer.
“Le cinéma n’a pas dit son dernier mot”
Ce n’est donc pas le streaming et la multiplication des plateformes qui l’inquiètent : « Quand la télévision est arrivée, on s’est dit que le cinéma était ruiné, mais non ! Les deux peuvent coexister. Il n’y a pas d’endroit plus merveilleux pour voir un film qu’au cinéma, sur écran géant, avec du monde autour de soi. Je pense qu’à un moment donné les gens vont en avoir marre des séries sur les plateformes, à la télé et ils reviendront. En ce moment le cinéma se porte bien, il il y a trois, quatre films qui cartonnent. La France entière va au cinéma. On ne voit pas le même film sur un écran de 300 mètres carrés que sur son téléviseur ou son téléphone portable. Le cinéma n’a pas dit son dernier mot, mais il y a eu plusieurs cycles, il a perdu sa clientèle, mais il la retrouve à chaque fois. Jusqu’à présent, tout ce que nous avons trouvé est pire que le cinéma ! “
Il profite de cette rencontre pour présenter son dernier long-métrage « Enfin », avec Kad Merad, Elsa Zylberstein et Michel Boujenah. A cette occasion, il parle du plaisir qu’il a à réaliser des films et à les présenter au public : “On fait ce métier pour les spectateurs, les vrais producteurs de mes films, ce sont eux, sans eux, je n’aurais pas réalisé 51 films. C’est toujours agréable de les rencontrer, de les voir, de ressentir… Ils ont toujours un film devant nous, Ils ont toujours raison même quand ils ont tort ! Le public a toujours raison ! Au cinéma, on rêve et comme on ne meurt jamais d’une overdose de rêves, j’en ai profité durant ces 60 années !
Parmi les autres personnalités présentes lors de ces rencontres, Céline Sallette, co-présidente de l’ARP. L’actrice et réalisatrice du film « Niki » vient de sortir en salles et retrace la vie de l’artiste Niki de Saint Phalle. Le réalisateur Michel Hazanavicius a également fait le déplacement. Il en profite pour présenter « Le plus précieux des biens », son dernier long métrage d’animation.