Dernière prise de parole de Marine Le Pen à la barre, lors du procès des assistants parlementaires du RN ce mardi. L’ancien président du Parti s’est montré combatif, mais sur la défensive.
La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a été longuement auditionnée ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris, jusque tard dans la soirée, dans le cas des assistants parlementaires européens du Front national.
Le procès a commencé il y a plus d’un mois. Il lui est reproché d’avoir fait travailler des assistants parlementaires au service du parti et non des députés européens… Marine Le Pen s’est expliquée comme la patronne du parti. Si elle apparaît combative, en coulisses, la sérénité du début a laissé place au découragement.
Aux commandes, Marine Le Pen fulmine, s’agace et multiplie les grands gestes. « Ne m’interrompez pas », l’interrompt brusquement le président du tribunal. Une fois de plus, la patronne du RN tente de convaincre : les adjoints travaillaient pour les députés européens et non pour le parti, indique-t-elle.
« Un assistant peut très bien être graphiste ou chauffeur », affirme Marine Le Pen, qui nie toute existence d’un système de déjudiciarisation centralisé par et pour le Front national.
La peur de l’inéligibilité
« Depuis le début, vous vous appuyez sur les mêmes dix emails : 10 emails sur 15 ans », déplore-t-elle encore, avant de baisser le ton. « Madame la Présidente, à plusieurs reprises, j’ai eu l’impression que vous aviez déjà fait votre opinion », murmure-t-elle.
Sentiment de partialité que Marine Le Pen confie également à l’extérieur de la salle : « Je suis face à un mur ». Loin de la sérénité des débuts, avec la crainte de l’inéligibilité… Avant de se rassurer, comme elle le peut : « Les Français ne sont pas passionnés par ce procès ».
Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours