« Houris » de Kamel Daoud, un livre « qui rend hommage au Goncourt »

« Houris » de Kamel Daoud, un livre « qui rend hommage au Goncourt »
« Houris » de Kamel Daoud, un livre « qui rend hommage au Goncourt »

Contrairement aux deux derniers lauréats du Prix Goncourt – Jean-Baptiste Andréa verser veille sur elle (L’Iconoclaste) en 2023 et Brigitte Giraud vivre vite (Flammarion) en 2022 –, le lauréat 2024 du plus prestigieux prix littéraire français n’aura pas eu besoin du double vote du président du jury pour trancher un vote serré.

C’est même le contraire qui s’est produit, Chameau Daoud ayant obtenu la majorité absolue des voix au premier tour de vote pour son roman Houris (Gallimard). Il a pris de l’avance Archipels d’Hélène Gaudy (L’Olivier), qui a obtenu deux voix. Jacaranda de Gail Faye (Grasset), quant à lui lauréat du prix Renaudot, et Madeleine avant l’aube de Sandrine Collette (JC Lattès), n’ont obtenu qu’une voix chacun.

Kamel Daoud était largement favorisé par la presse littéraire, certains y voyant Houris et ” La politique du Goncourt », comme l’anticipait le journaliste de Inter La règle de Moryoussefinterviewé la semaine dernière.

« Ce livre est né parce que je suis en France. C’est un pays qui me donne la liberté d’écrire »

Originaire d’Oran, Kamel Daoud a choisi de vivre en France, trois ans après avoir obtenu la nationalité française. En Algérie, il a essuyé des menaces, son roman ayant transgressé un article de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui interdit d’évoquer la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1992 et 2002 et qui a fait entre 60 000 et 200 000 morts, ainsi que des milliers de personnes. manquant.

« Ce livre est né parce que je suis en France. C’est un pays qui me donne la liberté d’écrire. Ce n’est pas facile de parler de guerre, cela demande du temps, du deuil, de la distance. C’est un livre qui donne de l’espoir. », a réagi l’écrivain, après avoir fait un tour de table pour remercier les jurés.

« Il y a des qui honorent le Goncourt et des livres qui honorent le Goncourt. Celui-ci était un peu évident et mon grand préféré », a commenté l’autre membre du jury Éric-Emmanuel Schmitt.

Ancien président du jury du Goncourt où il est resté en fonction pendant trois ans, Didier Decoin qui a retrouvé sa simple chaise de juré, souligne pour sa part » un très très bon livre. » « La première chose est la prise de conscience des événements graves survenus en Algérie, que les responsables ont voulu mettre sous le tapis et que Kamel Daoud a fait ressortir.il a ajouté. C’est aussi la place qu’il accorde aux femmes, à leurs souffrances et surtout, à la poésie arabe, comme la musique de Shéhérazade qu’on entend tout au long du livre et qui m’a enchantée.. »

Antoine Gallimardprésident du groupe Madrigall, s’est pour sa part félicité de la victoire de Kamel Daoud avec Livres hebdomadaires : « C’est assez rare d’avoir un livre sacré qui soit à la fois un livre d’une grande qualité littéraire et en même temps qui soit un formidable message politique. Nous sommes donc extrêmement heureux. »

 
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