« Typique de la trahison des élites et du déclassement de la France »

« Typique de la trahison des élites et du déclassement de la France »
« Typique de la trahison des élites et du déclassement de la France »

Pour l’avocat Charles Consigny, la vente du Doliprane à un fonds américain par Sanofi est “typique de la trahison des élites”, alors que le gouvernement se dit attentif à l’opération et demande des engagements.

La France craint des maux de tête. Le laboratoire pharmaceutique Sanofi négocie actuellement avec un fonds américain la vente d’une filiale qui produit le Doliprane, le médicament le plus vendu en France. Au grand désarroi des syndicats et d’une partie de la classe politique, qui s’inquiètent des conséquences de la vente, notamment en termes de pénurie.

Les salariés de l’usine de Lisieux (Calvados) où est produit le Doliprane sont également inquiets, tout comme les consommateurs, alors que 424 millions de boîtes de Doliprane ont été livrées en France en 2022.

Aucun risque sur l’approvisionnement ?

Il y a cependant peu de risques de pénurie ou de hausse des prix. C’est ce qu’assure ce mardi sur RMC et RMC Story Benjamin, délégué vétérinaire, qui a travaillé chez Sanofi jusqu’à la fin des années 2010 : « En France, le prix du paracétamol est bloqué à 2,18 euros », explique-t-il.

« Mais le problème est là, les prix sont bas en France alors qu’en Grande-Bretagne par exemple, il y a un appel d’offres pour chaque molécule. En France, nous avons bloqué les prix et nous avons le prix du médicament le plus bas d’Europe. Les laboratoires donnent donc la priorité aux pays où ils peuvent gagner plus d’argent.

Doliprane : « made in France », mission impossible ? – 15/10

Cette vente ne surprend donc pas Benjamin qui assure qu’à la fin des années 2010, une telle opération était déjà dans les tuyaux : « A l’époque, Sanofi avait déjà vendu son secteur des médicaments génériques à un fonds américain. Et déjà à l’époque, on parlait d’une potentielle vente du Doliprane.

Le gouvernement attend des « engagements précis »

Lundi, le président de la République Emmanuel Macron a assuré que le gouvernement garantirait la protection de la France sur la « propriété capitaliste ». En déplacement à Lisieux, sur le site de production du Doliprane, le ministre de l’Économie Antoine Armand a assuré que le gouvernement attendait des « engagements précis » et a promis d’éventuelles « sanctions ».

Insuffisant pour Charles Consigny. “C’est un cas typique de trahison des élites et de déclassement de notre pays”, tacle l’avocat sur le plateau de Grandes gueules. « Ils arrivent en costume, ont fait de bonnes études, ont l’air très sérieux et discréditent leurs adversaires. Et sous leur règne, la dette flirte avec la faillite, les usines délocalisées et les actifs français sont vendus à l’étranger. cela me rappelle General Electric et Alstom », conclut-il.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Equipe nationale allemande : les débuts parfaits de Jamie Leweling
NEXT Léa Salamé interpellée par son invité, sa voix se brise en direct