Le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, revendique la victoire aux élections municipales. A-t-il raison ?
“Vous n’allez pas me pousser à la dépression.” Tom Van Grieken l’a répété à plusieurs reprises aux journalistes présents à Schoten, son port d’attache. Le président du Vlaams Belang revendique la victoire aux élections municipales du 13 octobre. Il souligne tous les atouts de son parti dans de nombreuses communes. De Schotenaar ne veut pas entendre parler du terme “victoire-défaite”, auquel il a été confronté après les élections fédérales et flamandes du 9 juin.
Mais a-t-il raison ?
Pour cela il faut se tourner vers Ninove. Là, Forza Ninove du Vlaams Bélanger Guy D’haeseleer a obtenu la majorité absolue. D’haeseleer est à plus de 47 pour cent, ce qui représente un gain significatif par rapport à 2018.
Guy D’haeseleer conquiert donc l’écharpe, et ce n’est pas seulement une nouvelle nationale, mais internationale. Le Vlaams Belang peut à juste titre parler d’un jour historique : pour la première fois de son histoire, le parti d’extrême droite délivre le bourgmestre. Pas en brisant le cordon sanitaire, non, uniquement par nos propres forces.
Car ce cordon restera pour l’instant en place dans le reste de la Flandre.
Coups de feu
Le Vlaams Belang est effectivement en train de progresser à l’heure actuelle, mais il ne risque pas de jouer un rôle important dans la formation d’une coalition. Seul Jean-Marie Dedecker ne montre pas encore ses cartes à Middelkerke, où Belang pourrait l’aider à obtenir la majorité. A Denderleeuw, le parti apparaît comme le plus grand, mais il ne semble pas y avoir de majorité absolue en vue.
Cela semble maigre. Le 9 juin, le Vlaams Belang était le plus grand dans près de la moitié (!) des communes flamandes. Les nouvelles règles pour les élections locales rapporteraient de l’or le 13 octobre : le parti le plus important disposera d’un droit d’initiative pendant deux semaines pour former une coalition.
Que se passe-t-il ? De Belang ne peut pas répéter ce tour de force. Pas même à Houthulst, en Flandre occidentale, où le parti espérait devenir le plus grand parti. Oui, dans de nombreuses communes, le VB fait des progrès. Dans de nombreux cas, il devient la deuxième partie. Avec près de 18 pour cent à Saint-Trond, 25 pour cent à Roulers et au moins 27 pour cent à Turnhout, le parti se porte très bien. Mais encore une fois : le cordon n’est pas sujet à discussion.
Les Grecs ne peuvent pas étendre leur forte position nationale de départ au niveau local d’une manière qui lui convient le rend incontournable. Le résultat de Van Grieken à Schoten est révélateur. Son parti progresse fortement, mais le maire sortant N-VA, Maarten De Veuster, reste le plus important. Cela ne vaut peut-être pas la peine d’être déprimé, comme l’a dit Van Grieken, mais ce n’est pas non plus une raison de se réjouir.
Livres d’histoire
Pourtant, Ninove change tout. Van Grieken l’a appris dès le 9 juin et a décidé de prononcer son discours très tôt dans la soirée. Alors que Guy D’haeseleer ne voulait pas encore entendre parler de discours de victoire, son président a revendiqué la victoire à Ninove depuis Schoten.
Van Grieken réalise mieux que quiconque à quel point cette écharpe sera importante pour son parti. Non seulement pour les livres d’histoire, mais surtout pour l’avenir. Bien entendu, tout dépend de la manière dont D’haeseleer gérera la commune de Flandre orientale.
Mais jusqu’à présent, Ninove pouvait compter depuis des années sur une attention médiatique excessive en raison de la popularité de Forza Ninove. Le Vlaams Belang a désormais nommé son premier bourgmestre, prouvant une fois pour toutes qu’il veut gouverner. C’est à D’haeseleer de prouver que le parti peut aussi gouverner. Même si nous devrons peut-être garder notre sang-froid. Il faudra encore attendre l’enquête du parquet de Flandre orientale, qui enquête sur d’éventuelles fraudes électorales. Il y a des suspects sur la photo qui doivent encore être interrogés.