Alors que l’exécutif cherche toujours 60 milliards d’euros, Gérald Darmanin s’attaque à un nouvel objectif pour faire des économies : les 35 heures. Concrètement, l’ancien ministre de l’Intérieur propose de faire travailler les Français plus longtemps et, par exemple, de augmenter les fonctionnaires à 36 ou 37 heures par semaine.
Cela représente en théorie une ou deux heures de plus qu’aujourd’hui, car tout le monde ne travaille pas réellement 35 heures, notamment dans les fonction publique. C’est le favori de la Cour des comptes qui publie un rapport tous les deux à trois ans sur le sujet.
Dans le cas de certaines collectivités, les fonctionnaires travaillent parfois à un rythme plus proche des 34 heures par semaine. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal propose de commencer par faire respecter ces 35 heures. Dans le secteur privé, c’est le contraire. L’Insee nous dit que la moyenne est de 39 heures par semaine. Il est difficile de prédire ce que changerait une prolongation de la durée légale dans ces conditions.
Quant au coût de passage aux 35 heures pour l’économie française, les économistes sont particulièrement divisés. Lorsque Martine Aubry et le gouvernement Jospin ont introduit les 35 heures en février 2000, c’était pour réduire le chômage. Si tout le monde travaille un peu moins, il y aura plus de travail.
L’Insee estime que 350 000 emplois ont été créésnotamment grâce à réductions de coûts pour les patrons. Mais ce chiffre est six fois inférieur aux 2 millions de créations d’emplois prévues. C’est aujourd’hui un sujet éminemment politique, une réussite sociale pour la gauche. Le retour au télétravail est toujours acceptable, mais ici, c’est l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle qui est en jeu.
Trois jours à compter du présentation du budget, le 10 octobre, ce type de propositions d’anciens ministres, entre une véritable piste de travail et un ballon d’enquête qui fuit dans la presse pour voir comment réagit l’opinion publique.
En savoir plus
