faible participation de 27,7% contre 45% en 2019

faible participation de 27,7% contre 45% en 2019
faible participation de 27,7% contre 45% en 2019

Le chef de l’Etat sortant Kais Saied, accusé de « dérive autoritaire », est considéré comme favori, après l’élimination de ses plus sérieux concurrents.

Le taux de participation lors du scrutin présidentiel de dimanche en Tunisie s’est établi à 27,7%, a annoncé dimanche l’autorité électorale Isie, contre 45% au premier tour de l’élection de 2019. Le président de l’Isie, Farouk Bouasker, l’a jugé « tarif respectable » alors qu’il s’agit de la plus faible participation à un premier tour de l’élection présidentielle depuis l’avènement de la démocratie en 2011 dans le pays berceau du Printemps arabe.

Le chef de l’Etat sortant Kais Saied, accusé de « dérive autoritaire »est considéré comme favori de cette élection, après l’élimination de ses concurrents les plus sérieux. Les 9,7 millions d’électeurs (sur 12 millions d’habitants) étaient attendus dans plus de 5 000 bureaux de vote ouverts de 8h à 18h, avec des résultats attendus. «au plus tard mercredi»selon l’autorité électorale Isie.

Le président de l’Isie (Instance supérieure indépendante pour les élections) Farouk Bouasker a annoncé à midi un taux de participation de 14,2% à 14 heures. La foule est déjà “plus haut”selon un porte-parole de l’Isie, Mohamed Tlili Mnasri, que lors des élections législatives de 2023 (11,7%), marquées par une abstention record depuis l’avènement de la démocratie en 2011. Et “il faudrait dépasser les 30%”s’est réjoui Mohamed Tlili, au même niveau, bien que jugé faible à l’époque, du vote référendaire promu en 2022 par Kais Saied pour réviser la Constitution et rétablir un régime ultra-présidentialiste.

Le « moins pire »

Au berceau des révoltes pro-démocratie du Printemps arabe en 2011, seuls deux candidats – jugés de second ordre par les experts – avaient été autorisés à affronter Kais Saied, 66 ans, sur 17 candidats initialement licenciés pour irrégularités présumées.

Le président sortant fait donc face à Zouhair Maghzaoui, 59 ans, ancien député de la gauche panarabiste, et Ayachi Zammel, 47 ans, un industriel libéral méconnu du grand public, qui n’a pas pu faire campagne car il a été emprisonné depuis début septembre et sous le coup de trois peines de plus de 14 ans de prison pour soupçons de faux parrainage. Alors qu’il votait dans le centre-ville, Hosni Abidi, 40 ans, a déclaré craindre une manipulation des urnes : “Je ne veux pas qu’on choisisse à ma place, je veux cocher moi-même la case de mon candidat”.

Porteur d’un projet souverainiste de gauche similaire au président Saied et considéré “un compère”Zouhair Maghzaoui interpelle les Tunisiens “voter beaucoup” de sorte que « La Tunisie est gagnante »soumettant son bulletin de vote tout sourire sous les flashs des photographes. Wajd Harrar, étudiant de 22 ans, “trop ​​jeune pour voter” en 2019 estime qu’à l’époque, “Les gens ont choisi un mauvais (président), mais je donnerai ma voix au moins mauvais candidat”.

Le président « a verrouillé le scrutin » et devrait “gagner haut la main”dit l’expert de l’International Crisis Group, Michaël Ayari. La sélection même des candidats a été contestée en raison du nombre élevé de parrainages requis, de l’emprisonnement de candidats potentiels connus et de l’éviction par l’Isie des principaux rivaux du président.

Kais Saied, élu en 2019 avec près de 73 % des voix (et 58 % de participation), était encore populaire lorsqu’il s’est emparé des pleins pouvoirs à l’été 2021, promettant l’ordre face à l’instabilité politique. Trois ans plus tard, de nombreux Tunisiens lui reprochent d’avoir consacré trop d’énergie à régler des comptes avec ses opposants, notamment le parti islamo-conservateur Ennahdha, dominant dans la décennie de démocratie qui a suivi le renversement du dictateur Ben Ali en 2011.

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« Nouvelle Tunisie »

Depuis 2021, des ONG tunisiennes et étrangères et des opposants dont des figures de proue ont été arrêtées, dénoncent une « dérive autoritaire » de Kais Saied, via un démantèlement des contre-pouvoirs et un étouffement de la société civile avec des arrestations de syndicalistes, de militants, d’avocats et de chroniqueurs politiques. Selon Human Rights Watch, « Plus de 170 personnes sont actuellement détenues pour des raisons politiques ou pour avoir exercé leurs droits fondamentaux ».

Le président Saied apprécie toujours « un soutien important parmi les classes populaires »selon Michaël Ayari, mais c’est « critiqué pour son incapacité à sortir le pays d’une profonde crise économique ». Avant le vote, Saied avait promis un « Traversée…vers une Tunisie nouvelle » dans les cinq prochaines années, après un premier mandat consacré à la lutte « contre les forces du complot sous influence étrangère » ayant « a infiltré de nombreux services publics et perturbé des centaines de projets ».

 
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