pourquoi le personnage de Jean-Claude Dusse a-t-il rendu Michel Blanc malheureux ?

Devenu un héros emblématique du cinéma français, Jean-Claude Dusse a fait rire des millions de Français dans la saga Le bronzé. Ce rôle n’a cependant pas été simple à endosser pour son interprète Michel Blanc, qui a longtemps senti le poids du personnage peser sur ses épaules.

Mise à jour : cet article a été publié le 28 décembre 2023, avant le décès brutal de Michel Blanc.

« Le planteur de bâtons, M. Dusse « . Cette réplique hante Michel Blanc depuis plus de 40 ans, obligé de vivre et de revivre cette scène de Les gens bronzés vont au ski à l’infini. Pour cause, le personnage de Jean-Claude Dusse, que l’acteur incarnait dans les trois opus de la saga Patrice Leconte, est désormais considéré comme une véritable référence du cinéma comique français.

C’est pourquoi l’acteur, aujourd’hui âgé de 71 ans, a eu du mal et peine encore à se détacher de son alter ego de vacancier. Une popularité qui l’a fait plaisir au début, lui ouvrant les portes du succès, mais qui a ensuite eu un impact assez négatif sur la suite de sa carrière.

Le ton de Jean-Claude Dusse n’a pas été facile à trouver

© Société française de cinéma commercial

Invité de l’émission En séparé Le 28 février, Michel Blanc est revenu sur la naissance de Jean-Claude Dusse et l’importance que ce dernier a eu dans sa vie, notamment professionnellement. ” Il m’a fallu un peu de temps pour trouver ma comédie et la façon dont je pouvais faire rire les gens », a-t-il d’abord confié à Nathalie Lévy. ” Gérard Jugnot l’a trouvé tout de suite. Les premières fois que nous sommes montés sur une scène de café-théâtre, Gérard a fait pleurer de rire le public. Je ne savais pas par où commencer, j’exagérais… »

La création de son personnage emblématique n’a donc pas été évidente et il lui a fallu un peu de temps pour trouver l’inspiration. ” J’ai été très influencé par les films de Woody Allen. Je me suis dit que c’est vrai que les névroses peuvent faire rire les autres (…) Je me suis dit, le pire c’est pas seulement un mec qui ne sait pas flirter et qui limite, il vient s’asseoir à côté d’une femme, il commence à lui parler et elle s’en va. Elle ne l’a même pas calculé. Ensuite, j’ai un peu décliné le personnage ».

A partir de là, l’acteur a nourri son héros de différentes situations hilarantes, mais aussi très embarrassantes, qui l’ont rendu célèbre sur grand écran en Le bronzé en 1978, puis en Les gens bronzés vont au ski en 1979. Un véritable triomphe, qui l’a porté pendant des années au sommet du succès, mais qui n’a pas toujours été facile à porter.

« Jean-Claude Dusse avait tellement marqué que je n’étais plus anonyme »

jean-claude dusse in the film les bronzés
© CCFC

S’il se réjouit que le public français ait trouvé en ce jeune homme maladroit une Source inépuisable de rire, Michel Blanc a aussi fini par se lasser un peu de ce personnage, qui lui tenait trop à cœur. ” Jean-Claude Dusse avait tellement marqué que je n’étais plus anonyme, je n’étais plus n’importe quel personnage. Du coup, les gens se seraient dit, dans un film dramatique : “Oh regarde, c’est Jean-Claude Dusse”. Et pour moi, ça m’a rendu malheureux parce que je n’avais pas fait tout ça pour n’être que Jean-Claude Dusse ».

Malgré tout, l’acteur a réussi à faire oublier Jean-Claude Dusse lors de ses prestations dans le registre dramatique, qu’il a particulièrement exploré dans les années 2000 avec des films comme Je te trouve très beau, Les Témoins ou même Le deuxième souffle. De quoi multiplier les expériences différentes et élargir sa palette de jeu d’acteur, ce qui lui vaut même le César du meilleur second rôle pour L’exercice de l’État. Alors, en oubliant qu’il n’avait aucune chance et en se lançant, Michel Blanc a pu obtenir ce qu’il voulait.

 
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