Après s’être imposée sur la scène internationale, la peintre française de 43 ans a été sélectionnée mercredi par l’Élysée et l’archevêché de Paris pour réaliser six grandes travées dans les chapelles sud de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Seuls huit finalistes restaient candidats pour concevoir six grandes travées des chapelles sud de Notre-Dame après le lancement en avril d’un appel à candidatures auquel 110 équipes ont postulé. Claire Tabouret, une artiste française de 43 ans, exposant ses œuvres à travers le monde, a été choisie mercredi pour ce projet colossal et contesté. Selon l’Élysée, « son œuvre a été acquise par de grandes collections et d’importants musées, tant en France qu’aux États-Unis et en Chine. ».
La jeune femme petite, vive et sérieuse, diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2006, est devenue une star de la peinture contemporaine pour laquelle se disputent les grands galeristes et leurs collectionneurs. Du musée Yuz de Budi Tek, à Shanghai, à la Villa Médicis à Rome, en passant par l’exposition Agnès b. De la Collection, à Paris, à la Collection Pinault à Venise et Paris, elle a déjà eu tous les honneurs. Basée offshore à Los Angeles depuis 2015, elle a ancré son univers très européen, avec une puissance latente et mélancolique reconnaissable au premier coup d’œil. Elle a installé ses ateliers de 600 mètres carrés dans un ancien espace industriel du quartier Pico-Union. « Mon plaisir à Los Angeles est un peu éloigné de beaucoup de choses. Et donc, plus dans ma peinture », explique-t-elle au moment du confinement en 2021.
En 2013, François Pinault s’arrêtait devant ses grandes toiles fantomatiques à la galerie Isabelle Gounod. Coup de foudre du public puis dans son Palazzo Grassi à Venise, où Les observateurs (2007) a été présenté pour la première fois par la Collection Pinault en 2014, lors de l’exposition L’illusion de l’illumination. En 2018, la Collection Lambert à Avignon expose ses céramiques froides et ses peintures hallucinatoires. Des enfants pâles noyés Le grand caraco2014, des enfants menaçants ou menacés qui associent la tradition du carnaval à leurs costumes et brandissent des lances comme les cavaliers de La bataille de San Romano par Paolo Uccello (vers 1456) dans Les observateurs2014 (230 × 400 cm).
Dior lui a confié son sac fétiche en 2020, Dame Dior, présenté en majesté à Msheireb Downtown Doha au Qatar, avec tous les autres Dame Dior Art Dans Christian Dior : Créateur de rêves. L’année suivante, son autoportrait au bord fluo, Claire Tabouret, Autoportrait à table2020, inaugurates the Bourse de Commerce.
Exposé au Musée Picasso
Paris l’a fêtée trois fois pour ses 40 ans. Le Musée Picasso a accueilli sa fontaine en bronze, la première de l’artiste, inspirée de Trois femmes à la fontaine de Picasso, œuvre phare de la collection du Musée national Picasso-Paris. Almine Rech, qui la représente à Paris, expose dans sa galerie Urgence et patienceune série d’autoportraits et de peintures de groupe, et ses sculptures de sirènes qui lui ressemblent. Emmanuel Perrotin, qui le représente en Asie, expose en même - Paysages intérieurs, ses grands formats peints sur fourrure synthétique colorée, à la fois sauvage et étonnamment sensuelle. En 2023, l’Institute of Contemporary Art (ICA) de Miami présente son exposition Au Bois d’Amourdans lequel le peintre continue de s’aventurer dans les peintures sur fourrure synthétique.
Selon le communiqué publié mercredi par l’Élysée, le projet proposé par Claire Tabouret « à la hauteur des exigences de la cathédrale, tant par la très haute qualité artistique de la proposition que par son insertion architecturale – notamment son adéquation avec le vitrail représentant l’arbre de Jessé (1864), présent dans l’une des chapelles de la même nef de la nef, qui restera en place – uniquement en respectant le programme figuratif choisi par le diocèse de Paris relatif à la Pentecôte. »
L’artiste, qui a récemment annoncé son retour à Paris, réalisera les nouveaux vitraux contemporains de Notre-Dame, prévus pour fin 2026, avec les ateliers du maître verrier Simon-Marq. Fondés il y a près de 400 ans, ces ateliers rémois ont à leur actif de nombreuses créations de vitraux religieux, dont la grande baie d’Imi Knoebel dans la cathédrale de Reims.
Sa nomination risque cependant de relancer une vague de protestation des opposants au projet, les vitraux d’origine concernés n’ayant pas été endommagés par l’incendie. Une pétition, lancée contre ces vitraux contemporains par le propriétaire des lieux La Tribune des ArtsDidier Rykner, a récolté à ce jour près de 245 000 signatures.