Pays de LA GACILLY
Publié le 20 juin 2024
A La Gacilly, le retour de l’été s’accompagne d’une nouvelle édition de son célèbre Festival Photo. L’occasion d’exposer, en plein air, le meilleur de la création photographique, documentaire et artistique contemporaine. Fidèle à son attachement aux relations entre l’humain et son environnement, le Festival propose cette année une vingtaine de galeries dans les ruelles, jardins et rues de La Gacilly.
Depuis sa création il y a 21 ans, le Festival Photo de La Gacilly est imprégné d’une forte conscience environnementale. Selon Cyril Drouhet, commissaire des expositions du festival, cela est dû à son fondateur Jacques Rocher : « Je pense que c’était assez visionnaire il y a 21 ans puisqu’on ne parlait pas encore beaucoup de tous ces sujets qui nous préoccupent comme le réchauffement climatique. « . Le commissaire de l’exposition souligne que cette insistance sur la relation de l’Homme à la Terre ne relève pas, à la Gacilly, d’une « écologie punitive » mais d’une « écologie positive » : « Être positif, c’est aussi montrer la beauté de ce monde, même s’il est difficile de faire prendre conscience aux visiteurs qu’il faut chérir notre Terre. « .
Comme chaque année, un pays, ou une région du monde, est mis à l’honneur par le Festival Photo de La Gacilly. Cette année, nous partons en Australie ! Dans son éditorial du livre du Festival, le commissaire de l’exposition décrit ce pays comme « une île-continent très lointaine, trop méconnue, rarement mise à l’honneur, si souvent fantasmée pour ces espaces vierges et inviolés. « . ” Nous, Européens, ne connaissons pas l’Australie » résume Cyril Drouhet. Sur la question environnementale, il met notamment en avant une mythification de ce pays : « On imagine que c’est un pays merveilleux même s’il est le deuxième pollueur de la planète en nombre d’habitants ! « . Face à ces politiques australiennes en retard dans la lutte contre le changement climatique, se trouvent les photographes australiens, peu connus en France : « Ce sont vraiment des lanceurs d’alerte. Ils montrent les failles mais proposent aussi des solutions à ces questions écologiques « .
Toujours fidèle à cet engagement envers la nature, le Festival Photo de La Gacilly propose également une thématique environnementale : « Des looks engagés au nom de la beauté « . Le Festival se veut « un réceptacle de ces photographes soucieux de montrer une réalité qui tantôt dérange, tantôt nous éblouit « . Cyril Drouhet nous explique cette ambition en présentant le travail de Matthew Abbott, photographe australien né en 1984. Ce dernier a en effet immortalisé le « Black summer » : la saison des feux de brousse extrêmement violents qui, entre juin 2019 et mai 2020, ont dévasté 2,4 millions d’hectares. Alors que de nombreux membres du gouvernement australien ont tenté de nier ou d’ignorer le lien entre changement climatique et augmentation du nombre d’incendies, Matthew Abbott endosse le rôle de lanceur d’alerte : « J’essaie juste de faire des images qui touchent les gens, qui sont comme un coup de poing dans le ventre. Lors de ces méga-incendies, j’ai rencontré des gens qui avaient tout perdu et fuyaient l’enfer dans des conditions effroyables. « . Le photographe australien a notamment remporté un World Press Photo pour la photo d’un kangourou en proie aux flammes, en bas à gauche de l’image.
Les photographes vont à la rencontre du public ce week-end
Pour découvrir ces vingt galeries photographiques engagées dans le cadre exceptionnel qu’offre La Gacilly, rendez-vous ce vendredi 21 juin à 16h au centre culturel Artémisia pour l’inauguration du festival. Samedi et dimanche, entre conférences, visites de galeries avec photographes et séances de dédicaces, l’équipe du festival vous a concocté un programme sur mesure pour inaugurer ce 21ème édition.
Le programme du week-end :
