Une Tesla écrasée par une colossale sculpture préhispanique, l’idée provocatrice d’un artiste mexicain

Une Tesla écrasée par une colossale sculpture préhispanique, l’idée provocatrice d’un artiste mexicain
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Œuvre du sculpteur Chavis Mármol, dans laquelle une voiture Tesla est écrasée par une énorme tête d’inspiration olmèque de neuf tonnes, à Mexico, le 13 mars 2024 (CARL DE SOUZA)

« Mon idée était de réaliser une œuvre pour provoquer Elon Musk », explique l’artiste mexicain Chavis Marmol à propos de sa création d’un genre particulier : une voiture électrique Tesla à 40 000 $ écrasée par une énorme tête d’inspiration préhispanique exposée au centre de Mexico.

Sculpteur de 42 ans, Mármol (marbre en espagnol) n’a jamais possédé de voiture et se déplace à vélo. Le sculpteur a déchargé l’effigie de neuf tonnes à l’aide d’une grue sur une Tesla 3 bleue, l’un des modèles fabriqués par l’entreprise du multimillionnaire américain.

S’adressant à Musk sur un ton moqueur, le Mexicain explique le sens de sa démarche artistique : “Regarde ce que je fais avec ta foutue voiture avec cette tête merveilleuse, qui est plus grosse que toi et les technologies rampantes”, dit l’artiste contacté. par l’AFP en Espagne, où il participe à une exposition.

Sa sculpture s’inspire des têtes colossales laissées par les Olmèques, la plus ancienne culture de l’actuel Mexique, datant d’il y a 3 000 ans.

Des vestiges de la culture olmèque se trouvent dans le sud-est du pays. Une exposition sur les Olmèques a été organisée à Paris en 2021.

L’œuvre est installée dans le quartier branché de Roma, en plein centre-ville. Il y a tout juste un an, Musk annonçait la construction d’une « méga-usine » à Monterrey, la capitale industrielle du nord.

– Rêve artistique –

L’installation, qualifiée par certains critiques de « surréaliste » ou digne de l’intervention d’un « extra-terrestre », est hébergée par Colima 71, un établissement à mi-chemin entre un hôtel classique et un centre d’art.

Une vidéo montre le moment où la tête écrase progressivement le toit de la voiture. Les piles ont été retirées pour éviter tout incident.

Le premier défi a été d’acheter la voiture, qui coûte 40 000 $ sur le marché de l’occasion. Le nom du mécène qui a rendu l’œuvre possible est tenu secret.

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Le prochain défi consistait à trouver la pierre. D’un poids initial de 12 tonnes, il ne pèse plus que neuf tonnes après que l’artiste ait sculpté le crâne, les yeux énormes et les lèvres épaisses.

La directrice artistique de Colima 71, Margarita Ongay, dit être « tombée amoureuse du travail » de l’artiste. « Qu’est-ce que je ressens quand je vois ça ? Que représente Tesla pour moi ? Que signifie l’installation d’une usine Tesla à Monterrey ? Que nous inspire Musk ? elle demande.

Provocateur, le sculpteur affirme n’avoir rien à voir avec le fait de voir 40 000 $ partir en fumée car « ce n’était pas mon argent ». “C’est le côté merveilleux de l’art, on peut se permettre de faire ces énormités.”

Au Mexique, l’art « VIP » (Vidéo, installation, performance) est dénoncé comme une imposture par la critique Avelina Lésper, qui a publié en 2022 un essai contre « la fraude de l’art contemporain ».

L’art VIP est un « art fallacieux soutenu par la médiocrité, la spéculation économique et le favoritisme », attaque-t-elle.

“Si une œuvre d’art vous touche suffisamment pour la ressentir ou la penser, je pense qu’elle remplit son objectif, et il n’y a pas beaucoup de questions à poser sur le prix ou le coût”, dit Ongay à propos des critiques potentielles contre le travail de Mármol.

L’idée est évidemment que l’image provocatrice de la Tesla écrasée parvienne jusqu’à Elon Musk. « Ce serait incroyable pour lui de voir sa voiture » dans cet état, sourit le directeur artistique.

sem/axm/st/dlm

 
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