Le jour où le Concorde a atterri à Moncton

Le jour où le Concorde a atterri à Moncton
Le jour où le Concorde a atterri à Moncton

Le 29 mai 1987, un étrange oiseau de proie fait un long détour dans le ciel de Moncton avant de se poser gracieusement sur la piste d’atterrissage. Richard Cormier se souvient de cette journée comme si c’était hier.

Le célèbre avion supersonique Concorde a transporté le président de la République française, François Mitterrand, lors de sa dernière escale en sol canadien, en route vers le département français de Saint-Pierre et Miquelon.

« J’avais 17 ans à l’époque », se souvient celui qui vivait dans la région de Lakeburn.

« C’était une période très excitante pour moi car j’étais très intéressé par les avions. Je me souviens que l’arrivée du Concorde avait fait beaucoup de bruit à Dieppe. Il y avait beaucoup de gens rassemblés le long de la clôture pour essayer d’apercevoir l’avion immatriculé F-BTSC», ajoute celui qui vit désormais en Suisse.

« Malheureusement, c’est le même avion qui s’est écrasé à Paris en 2000 (tuant 113 personnes). »

Un peu d’histoire

Le Concorde, conçu par Sud-Aviation et British Aircraft Corporation, a été exploité entre 1976 et 2003 par Air et British Airways. Avec une vitesse de croisière de Mach 2,02 et une aile delta, il devient un symbole de la prouesse technologique européenne.

Ses vols commerciaux débutèrent en 1976 mais cessèrent en 2003, notamment en raison de ses coûts d’exploitation élevés et de l’accident du vol 4590 en 2000. Produit à 20 exemplaires, il fut limité aux voyages transocéaniques (en raison du boom supersonique).

Il permettait de relier Paris à New York en seulement 3h30 contre 8h pour un vol classique.

La concorde. – Archives

Beaucoup de bruit

Richard Cormier se souvient du bruit assourdissant de cet avion supersonique dont la vitesse de croisière atteignait 2150 km/h.

“C’était vraiment bruyant, nettement plus fort que les appareils conventionnels.”

Il se souvient également de l’enthousiasme qui régnait parmi la foule ce jour-là.

«Je pense que tout le monde a réalisé que c’était quelque chose qui sortait de l’ordinaire dans notre petit quartier de Lakeburn. Je pense qu’on peut certainement comparer ce moment à la visite de la reine Elizabeth et du pape Jean-Paul II à Moncton », souligne celui qui est né à Waltham, au Massachusetts.

Dans son discours sur le tarmac, le président Mitterrand a rappelé les liens étroits qui unissent l’Acadie et la France.

« Cette escale en Acadie représente pour les voyageurs que nous sommes un facteur d’émotions que j’exprimerai mal. Cette rencontre avec un pan de notre histoire commune et quelle histoire !», a-t-il mentionné.

« Peu de pays et peu de populations ont été à ce point éprouvées, frappées, pourchassées, décimées et pourtant, par la volonté de quelques-uns, d’une poignée de femmes et d’hommes, malgré les plus grands dangers et les séparations les plus cruelles, ils toujours revenu. Quel amour avaient-ils pour cette terre et comme le dit Antonine Maillet, ce n’était peut-être pas la géographie, les lieux qui comptaient, c’était vous, vos ancêtres, vos parents, ceux qui ensemble représentaient une communauté, une communauté errante chassée de partout et mais il est revenu, enraciné dans sa terre et fidèle à celle du passé », a-t-il ajouté.

Cet événement a sans aucun doute été un élément déclencheur dans la vie de Richard Cormier, qui a rejoint les Marines dès sa sortie du lycée Harrison Trimble.

Il a notamment travaillé sur les hélicoptères CH-53 lors de son passage dans l’armée américaine.

En 2005, il s’installe en Suisse où il poursuit une carrière au sein de l’entreprise de défense RUAG.

Il travaille notamment sur les avions de combat F-5 Tiger et F-18 Hornet des Forces aériennes suisses.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un journaliste de Presse s’effondre devant Martin St-Louis
NEXT Une nouvelle approche prometteuse des mises à jour