l’essentiel
Casse spectaculaire ce lundi matin à La Poste dans le quartier des Izards, au nord de Toulouse. Des particuliers ont fait sauter une entrée à l’explosif avant de s’emparer de 470 000 €. Travail « très professionnel » selon les policiers spécialisés.
Une explosion a secoué le quartier des Izards lundi matin à Toulouse. « Encore des coups de feu et un règlement de compte ? » demande un habitant en observant les policiers qui procèdent aux constatations au fond de La Poste, place Micoulaud. Pas un assassinat mais un braquage, bien préparé, efficace et très rentable.
En quelques minutes, une équipe a fait sauter l’accès arrière qui permet d’accéder au sas de la banque. Un endroit où les convoyeurs de fonds déposent des sacs contenant des milliers d’euros. Cet argent est ensuite déposé dans le distributeur bancaire de l’agence postale ou au guichet.
Les sacs d’argent venaient d’être déposés
En ouvrant ce passage blindé à l’explosif, les voleurs ont eu accès à plusieurs sacs remplis de billets qui venaient d’être déposés. « Ce vol a eu lieu quelques minutes seulement après ce dépôt », prévient un policier surpris par le timing « hyper précis » de ce vol.
Surtout, les enquêteurs sont surpris par la qualité des destructions via les explosifs. « La fermeture a été grillée mais les murs du bâtiment n’ont pas été endommagés. Ils sont presque intacts. Le ou les individus qui ont mené cette action connaissent très bien les explosifs et savent les utiliser », analyse un policier.
A lire aussi :
INFOS LA DEPECHE. Ils font sauter la porte d’accès d’un distributeur de La Poste et prennent 400 000 euros
L’équipe de criminels s’est rapidement enfuie. Sans doute à bord de deux voitures même si les policiers, qui avaient déjà entendu différents témoins sortir du lit au bruit de l’explosion, attendaient d’étudier les images des caméras de vidéosurveillance pour préciser le nombre de membres de ce commando.
La Poste refuse de le confirmer mais ces individus auraient emporté 470 000 € ! De quoi passer une bonne fête de fin d’année. Un métier « de pro », selon les spécialistes, bien éloigné des opérations avec des tractopelles ou avec des élingues qui permet parfois d’emporter des machines et leurs cartons fournis mais avec des billets qui sont aussitôt recouverts d’encre. Ce ne serait pas le cas ici.
Le parquet de Toulouse a contacté les enquêteurs de la DCOS, la division délinquance organisée et spécialisée, l’ancienne police judiciaire. Des professionnels qui, dans le froid ce lundi matin, ont multiplié les trouvailles en extérieur et dans la poste. Un établissement « fermé jusqu’à nouvel ordre » selon l’avis rapidement déposé à l’entrée.
Le travail d’une « grande » équipe
« Il n’y a pas beaucoup d’équipes capables de mener une telle opération », observe un responsable de la police qui, ce matin, manquait de repères pour parler de braquages similaires. Les voleurs toulousains sont-ils capables de réaliser un tel coup de théâtre ? « Il faut se méfier des évidences », prévient un policier. “Mais si une équipe de ce niveau existe à Toulouse, on ne le sait pas.”
Les investigations s’annoncent longues. Probablement sous les ordres d’un juge d’instruction. Toulouse ou la juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux ? Trop tôt pour le savoir. Les premières investigations orienteront le dossier qui pourra également mener à des malfaiteurs étrangers.
En attendant, un commerçant surpris d’avoir découvert les pompiers à la poste tôt ce lundi matin, s’étonne de ce succès dans un quartier habitué des trafiquants de drogue. «Ça montre que certains réfléchissent encore», lâche cet homme quand les policiers s’emballent à l’idée de traquer «cette super équipe».