Le gouvernement Bayrou est annoncé ce week-end, après d’ultimes négociations à Matignon et à l’Élysée qui devraient s’avérer décisives. La liste des ministres s’est affinée ces derniers jours et les fuites se poursuivent…
Les incontournables
- Le gouvernement Bayrou devrait être dévoilé ce week-end, à l’issue d’un processus de casting complexe et de négociations qui se poursuivent à Matignon et à l’Élysée ce samedi.
- Le casting de François Bayrou comprendrait bon nombre d’anciens ministres, comme Bruno Retailleau, Sébastien Lecornu, Rachida Dati ou Jean-Noël Barrot. Les retours d’Élisabeth Borne et de Gérald Darmanin sont évoqués avec insistance, comme celui de l’ex-socialiste François Rebsamen, ministre du Travail sous François Hollande.
- La liste des ministres du nouveau gouvernement comportera quelques surprises comme l’ont annoncé plusieurs médias. Les noms de Thierry Breton (Économie) ou Pierre Moscovici (Affaires étrangères) ont par exemple été évoqués, sans certitude. Le gouvernement Bayrou aurait également essuyé de nombreux refus de la part de personnalités de gauche.
Et directement
09:34 – Aziz Senni pressenti pour les syndicats ou les PME
Ce nom ne vous dit rien ? C’est normal. Aziz Senni est un entrepreneur proche de François Bayrou, mais méconnu du grand public. Selon plusieurs sources citées par Le Parisien, il pourrait hériter d’un ministère ou d’un secrétariat d’Etat, du Travail ou des PME. Il est dans l’entourage de François Bayrou depuis plusieurs années et a même été candidat aux élections législatives de 2007 dans la 8e circonscription des Yvelines. Il est l’auteur de « L’ascenseur social est en panne, j’ai pris les escaliers » (Ed. Archipel).
20/12/24 – 23h09 – LR devait rencontrer à 22 heures le Premier ministre
FIN DU LIVE – D’après un article de Figaro Publié dans la soirée, un appel entre François Bayrou et LR devait avoir lieu ce soir à 22 heures pour que le Premier ministre donne ses engagements envers le parti de droite. L’occasion aussi pour les Républicains de réaffirmer leurs conditions d’entrée dans le futur gouvernement.
« La droite républicaine est prête à participer au gouvernement à condition d’avoir les moyens de mettre en œuvre ses convictions : la reconnaissance du travail plutôt que les abus de l’aide sociale, la réduction des dépenses publiques plutôt que l’augmentation des impôts, l’ordre dans nos rues et à nos frontières. plutôt que le laxisme et l’immigration incontrôlée, le rétablissement des services publics de proximité – à commencer par l’école et la santé – plutôt que la bureaucratie et les normes… Telles sont nos convictions cardinales qui répondent aux attentes d’une grande majorité de Français », écrivaient-ils quelques heures auparavant. l’appel, qui finalement n’a pas encore eu lieu, indique le journal.
Pour aller plus loin
La nomination d’un nouveau Premier ministre n’y changera rien, même si une nouvelle étape est lancée. La crise politique que traverse la France depuis cet été n’est pas prête de se terminer. La démission de Michel Barnier, imposée par la censure gouvernementale votée par les députés le 4 décembre, a rappelé à ceux qui l’avaient oublié que l’exécutif a toujours été très fragile. Le choix d’Emmanuel Macron de nommer Michel Barnier à Matignon, après une dissolution ratée, a donné les clés du Rassemblement national. Sans le soutien implicite ou laissé faire du RN, le prochain gouvernement ne tiendra pas très longtemps. Le gouvernement est confronté à une réalité politique et arithmétique : sa ligne est très minoritaire à l’Assemblée nationale, les députés des partis d’opposition sont plus nombreux que ceux des partis de la « base commune ».
Emmanuel Macron avait d’ailleurs préparé la chute du gouvernement de Michel Barnier fin novembre, en s’appuyant sur de nombreuses indiscrétions. Il avait commencé à tester les noms de remplaçants potentiels avant même la censure. Le choix de François Bayrou donne finalement le signal qu’il reste sur la même ligne qu’avant : pour lui, c’est la capacité à assurer la stabilité qui est la clé, en travaillant avec les partis de « l’arc républicain », sans subir la censure. des autres. Ce faisant, Emmanuel Macron renoue avec cet accord tacite avec Marine Le Pen qui a conduit à la chute du gouvernement Barnier.
Un gouvernement Bayrou « désintéressé et pluraliste » ?
François Bayrou a une idée précise de la stratégie qui lui semble être la bonne dans cette période de crise politique avec une Assemblée nationale manquant de majorité suffisante pour gouverner seule. Le centriste plaide depuis des mois pour la formation d’un “gouvernement désintéressé, pluraliste et cohérent” composé de “personnalités de caractère”, sans préciser les camps politiques qui pourraient ou non y prendre part, comme le rappelle Le Figaro. Une vision qui s’apparente à celle proposée par Emmanuel Macron.
Le gouvernement de François Bayrou devrait sans surprise inclure des membres du MoDem et des macronistes, mais il pourrait aussi s’ouvrir à droite et à gauche à condition que ces forces acceptent de rejoindre l’exécutif. Chose difficile à imaginer pour la gauche : le PS et les Écologistes ont refusé de participer à un gouvernement dirigé par un Premier ministre étranger à la gauche. En revanche, la nomination de ministres de droite, ou encore le maintien de certains ministres LR démissionnaires comme Sébastien Lecornu ou Bruno Retailleau, sont évoqués. Le parti LR ne s’est pas opposé à l’adhésion à un gouvernement Bayrou, mais a refusé de participer à un exécutif dans lequel seraient nommés des socialistes. Lors de son discours de passation de pouvoir avec Michel Barnier vendredi dernier sur les marches de Matignon, le nouveau Premier ministre n’a pas donné le moindre indice sur la composition de son gouvernement. Il faudra encore attendre. Peut-être avant Noël ? Un horaire « difficile à tenir », selon un proche du nouveau locataire de Matignon, comme l’indique les colonnes de Politico, lundi 16 décembre 2024.