Le facteur humain | Quel est le meilleur saumon pour l’environnement ?

Le facteur humain | Quel est le meilleur saumon pour l’environnement ?
Le facteur humain | Quel est le meilleur saumon pour l’environnement ?

« Qu’est-ce qui est le moins dommageable pour l’environnement : le saumon d’élevage ou le saumon sauvage ? », demande Sylvie.

«Il n’y a pas de réponse parfaite, les deux ont un impact», affirme d’emblée Olivier Morissette, professeur de biologie à l’Université du Québec à Chicoutimi.

Qu’il s’agisse de pêche ou d’agriculture, en mer ou sur terre, chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients.

Saumon sauvage

Le saumon sauvage a l’avantage d’être moins cher que le poisson d’élevage et d’éviter les problèmes liés à l’élevage en captivité.

Elle peut être bénéfique d’un point de vue environnemental, mais sa durabilité dépend de la manière dont elle est pêchée – et notamment des quotas de pêche fixés par les gouvernements – mais aussi de la santé de ses écosystèmes. Notamment, « certaines espèces de saumon comme le quinnat sont particulièrement en voie de disparition », rappelle Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire des sciences analytiques agroalimentaires de l’Université Dalhousie.

8 sur 10

Huit Canadiens sur dix mangent du saumon – un sur dix en mange chaque semaine.

Source : enquête menée par l’Université Dalhousie, publiée en 2021

Le lieu où il est pêché peut aussi jouer un rôle : s’il est en pleine mer, il nécessite plus de carburant pour les bateaux ; mais s’il est à l’entrée des rivières, cela peut être problématique pour l’espèce si les saumons capturés étaient par exemple sur le point de frayer, souligne Catherine Houssard, analyste au Centre international de référence pour l’analyse du cycle de la vie et transition durable (CIRAIG).

Saumon d’élevage

« La façon la plus simple et la moins coûteuse de produire du saumon d’élevage est d’élever le poisson dans un filet, dans l’océan, à proximité des terres », souligne Sylvain Charlebois. C’est ce qu’on appelle l’élevage marin.

Le problème de cette méthode est que de fortes concentrations de matière organique (nourriture, excréments) au même endroit peuvent provoquer une eutrophisation : un excès de nutriments dans l’eau peut déséquilibrer les écosystèmes environnants.

Les saumons vivent également très proches les uns des autres, ce qui peut favoriser la transmission de parasites et de maladies, et nécessiter l’utilisation d’antibiotiques. Et il peut arriver que certains poissons s’échappent, et entrent en compétition avec les espèces sauvages qui vivent à proximité – ce qui peut, là encore, conduire à un certain déséquilibre.

Saumon d’élevage

Dans l’élevage terrestre, les saumons sont élevés dans de grands étangs artificiels, qui fonctionnent en circuit fermé.

L’avantage de cette méthode est que les saumons vivent dans un environnement contrôlé et ne perturbent pas les écosystèmes environnants.

Mais cela nécessite l’utilisation de ressources importantes, et notamment d’une grande quantité d’eau douce et de vastes espaces terrestres.

49 %

Au total, 49 % des Canadiens préfèrent le saumon sauvage au saumon d’élevage ; 42% n’ont aucune préférence.

Source : enquête menée par l’Université Dalhousie, publiée en 2021

Que ce soit en mer ou sur terre, les saumons étant des prédateurs, leur alimentation repose principalement sur la farine d’autres poissons dont il faut également prendre en compte l’impact.

Verdict ?

Dans l’ensemble, les experts s’accordent à dire qu’il n’existe pas de solution idéale. « Ce n’est vraiment pas facile de trancher, estime Catherine Houssard.

Une récente analyse du cycle de vie réalisée en 2023 montre que le saumon sauvage serait préférable au saumon d’élevage en termes d’émissions de gaz à effet de serre.

« Mais le problème, c’est que les stocks actuels de saumon sauvage ne suffisent pas à répondre à la demande des consommateurs », souligne Olivier Morissette, rappelant au passage que « le saumon est, de loin, le poisson le plus consommé à l’échelle mondiale. du Canada. »

La bonne nouvelle, c’est que les pratiques d’élevage s’améliorent de plus en plus, réduisant ainsi l’impact environnemental de leur production, souligne Sylvain Charlebois.

«Les poissons élevés au Canada, avec une alimentation à base de produits alternatifs comme le soja ou les protéines d’insectes, pourraient être une solution d’avenir», suggère Catherine Houssard.

En attendant, mieux vaut, selon elle, éviter le saumon frais transporté par avion, pour limiter l’empreinte liée au transport et aux pertes. « Le saumon fumé surgelé reste un meilleur choix que le gravlax, qui est fait avec du saumon frais », illustre-t-elle.

Mais à terme, la meilleure solution pourrait être de se tourner vers d’autres poissons – comme le maquereau ou la sardine – qui posent moins de problèmes en termes d’impacts environnementaux.

Lire l’article « L’aquaculture est la cause probable de l’extinction du saumon sauvage »

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