Résultat : les ménages ont reporté leur projet immobilier, dans l’espoir d’obtenir de meilleures conditions d’achat. Et c’est chose faite selon les acteurs du secteur, qui ont constaté un retour des acheteurs ces derniers mois. “Au dernier trimestre, les intentions d’achat sont reparties à la hausse (+11% par rapport à 2023 à la même période)”observe Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt. Une dynamique particulièrement marquée pour les appartements en région (+16%) et à Paris (+19%) qui s’explique notamment par une baisse des taux d’intérêt depuis le début de l’année, passant de 4,11% en moyenne en janvier à 3,37 % en novembre.
« Les seconds acquéreurs sont aujourd’hui les moteurs du marché, représentant 53% des transactions »souligne Yann Jéhanno. Malgré une amélioration de leurs capacités de financement, les primo-accédants peinent encore à constituer un apport personnel suffisant. Ils ne représentent que 31 % des acquéreurs en 2024, contre 16 % pour les investisseurs.
« 2024 est une année de transition où les ménages retrouvent progressivement du pouvoir d’achat et relancent leurs projets »résume Régis Sebille, responsable des analyses chez Bien’ici. En un an, le pouvoir d’achat immobilier a augmenté de 4 % pour les logements anciens. Des signes positifs, « mais il faut rester patient car les cycles immobiliers sont longs et la capacité d’achat des acheteurs n’est pas encore totalement rétablie »tempère cependant la FNAIM.
Dans le même -, les prix des logements ont baissé de 3,9% sur un an au troisième trimestre avec une tendance à la stabilité ces derniers mois, selon les Notaires de France. Parmi les plus grandes villes de France, Nantes, Lyon et Bordeaux ont enregistré les plus fortes baisses pour les appartements, respectivement -9,2%, -8,6% et -7,5%. La capitale, de son côté, a vu ses prix baisser de 3,9% pour atteindre un prix moyen du mètre carré de 9.470 euros, bien en dessous des 11.000 euros qu’elle touchait il y a quatre ans. Seule la ville de Nice affiche des prix en légère hausse (+0,1%).
« Les vendeurs sont plus ouverts à la négociation car ils ont compris la réalité du marché, tout comme les acheteurs qui ont arrêté de se comparer au marché de 2021 où les taux étaient très bas »analyse Yann Jéhanno. Alors que les négociations concernaient six logements sur dix en 2022, elles ont désormais lieu dans neuf dossiers sur dix, avec des marges atteignant 5,9%, selon Laforêt. De quoi allonger les délais de vente. Il faut en moyenne une semaine de plus qu’en 2023, soit 97 jours, pour signer un compromis de vente, à l’exception de Paris où seulement 82 jours suffisent.
Rien n’empêche toutefois le prochain gouvernement de reprendre ces mesures. Mais pour connaître les grandes lignes du projet du gouvernement Bayrou, il faudra attendre le mardi 14 janvier, date à laquelle le nouveau Premier ministre compte prononcer sa déclaration de politique générale.