Les trois jeunes pyromanes des immeubles « Verre et Acier », survenus le 30 septembre 2023, ont été reconnus coupables par le tribunal pour enfants jeudi 19 décembre 2024. Leur avocat indique qu’il fera appel de cette décision.
Les essentiels du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve la meilleure actualité régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en contact avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Les incontournables du jour : notre sélection exclusive ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Après le procès des trois jeunes pyromanes des immeubles « Verre et Acier » de Rouen, qui s’est déroulé jeudi 13 novembre, le tribunal pour enfants a rendu son délibéré ce jeudi 19 décembre 2024.
Les trois jeunes hommes, âgés de 12, 13 et 14 ans au moment de l’incendie, ont été reconnus coupables de destruction volontaire par incendie, ou tout autre moyen susceptible de créer un danger pour les personnes. Les sanctions ne seront communiquées que le 18 septembre 2025.
Pour rappel, le 30 septembre 2023, vers 18 heures, un incendie spectaculaire s’était déclaré dans un immeuble abandonné du quartier Saint-Julien, sur la rive gauche de Rouen, avant de se propager à un deuxième immeuble.
Les deux ensembles de sept étages se sont littéralement effondrés sous la violence des flammes. Heureusement, l’incendie n’a fait aucune victime.
Ces bâtiments de la résidence « les Pépinières », construits sur le modèle « Verre et Acier », ont été construits dans les années 1970, époque où l’amiante était un matériau largement utilisé.
Les habitants s’inquiètent alors d’une éventuelle contamination de leur logement. Quelques semaines plus tard, une centaine de prélèvements et analyses du sol et de l’air n’ont révélé aucune trace significative.
Moins d’un mois après les faits, quatre mineurs ont été interpellés, dont les trois jeunes hommes reconnus coupables, ce jeudi 19 décembre 2024. Ils ont été identifiés par les enquêteurs grâce à des vidéos partagées sur les réseaux sociaux.
Selon le parquet de Rouen, les jeunes mineurs ont reconnu avoir voulu allumer un incendie avec un bidon d’essence qu’ils venaient de trouver.
Mais le bâtiment était aussi probablement squatté, et d’autres incendies ont été constatés ce jour-là. « Nous disposons d’une expertise judiciaire sur laquelle nous nous appuyons qui signale d’autres départs d’incendie, qui seraient plus importants, plus graves, plus dangereux que celui reproché à nos clients, étant constaté que cela est confirmé par les déclarations des pompiers eux-mêmes. Bref, nous avons suffisamment d’éléments pour fonder la conviction des juges sur un doute, et c’est sur ce doute que nous allons capitaliser.» commente José Delfon, avocat de l’un des prévenus et de sa mère.
Selon le SDIS, Service Départemental d’Incendie et de Secours présent le soir de l’incendie, l’incendie s’est effectivement déclaré à partir d’un appartement situé au premier étage, et occupé illégalement.
Les trois jeunes qui comparaissent devant le tribunal pour enfants de Rouen sont aujourd’hui âgés de 13, 14 et 15 ans.
La question de leurs responsabilités dans l’incendie s’est posée lors de leur procès, en pleine bataille d’experts. La présentation de leurs personnalités a permis d’éclairer certains points. « Il y aura toujours des adolescents qui ont des comportements erratiques, un besoin d’être intense, transgressif, de recréer tout ça avec des images, car il est question de vidéos dans cette affaire. D’un autre côté, la lourde responsabilité incombe également aux adultes de veiller à ce que les bâtiments ne soient pas dangereux », défend Olivier Bodineau, l’avocat de l’un des prévenus et de sa mère.
Les parties civiles sont la Ville de Rouen, et le bailleur social « Rouen Habitat ». Le préjudice a été estimé à 8 millions 700 000 euros. De très lourds dégâts selon l’avocat de « Rouen Habitat », dus aux risques de pollution et aux mesures de sécurisation du site, avec des coûts induits importants, et à une opération immobilière sur ce terrain désormais bloqué.
La question cruciale de l’indemnisation se pose. « Les preuves apportées par « Rouen Habitat » permettent de démontrer que oui, un seul départ d’incendie est à l’origine d’un incendie criminel. Rouen Habitat veut seulement que la justice passe et qu’elle soit réparée de tous ses préjudices”, estime Maître Olivier Bodineau, l’avocat de « Rouen Habitat ».
Les avocats des prévenus avaient demandé la libération de leurs clients. Loïc Le Lay, l’un des avocats des mineurs, qu’il fera appel de la décision du tribunal pour enfants de ce jeudi 19 décembre 2024.
Une nouvelle audience des intérêts civils se tiendra le 11 juin 2024, et donnera sans doute lieu à une âpre bataille d’assurances.