Par
Souleymane Loum
| il y a 29 secondes
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On l’a vu venir avec la montée en puissance du gaz algérien, qui a détrôné en janvier 2024 le premier exportateur de gaz d’Afrique, le Nigeria. Les sanctions qui frappent le gaz russe en Europe depuis l’invasion de l’Ukraine, notamment parmi son plus gros client l’Allemagne, ont propulsé les hydrocarbures algériens au premier rang. En octobre dernier, Alger est devenue le premier fournisseur de l’Union européenne (UE), devant Moscou, une information rapportée par le média russe « Russia Today » (RT) dans sa version arabe…
A noter que RT a compilé des données actualisées issues de la plateforme statistique européenne, Eurostat. L’Algérie fournit désormais plus d’un cinquième du gaz consommé dans l’UE, une dynamique que Sonelgaz doit à de solides partenariats avec la France, l’Allemagne, l’Italie, voire l’Espagne avec laquelle Alger était en désaccord. autour des positions prises sur le Sahara occidental. En septembre 2024, la Russie avait brièvement retrouvé sa première place en Europe, mais l’Algérie est revenue en force grâce à d’importants contrats à long terme conclus avec les pays de l’UE.
En octobre dernier, les exportations de gaz algérien vers le vieux continent se sont élevées à plus de 1,3 milliard d’euros, soit 200 millions de plus qu’en septembre (1,1 milliard). L’Algérie représentait ainsi 21,6% du total des importations européennes, ce qui la plaçait devant le numéro 1 historique, la Russie. Ces dernières avaient exporté vers l’UE en septembre 2024 quelque 1,4 milliard d’euros, soit 23,7% des importations totales…
Le gaz recule sensiblement le mois suivant, de -6%, à 1,3 milliard d’euros. Au troisième rang des fournisseurs de l’UE au cours de la même période se trouvent les États-Unis avec 1,2 milliard d’euros, suivis par la Norvège et l’Azerbaïdjan avec respectivement 777 et 431 millions d’euros. Les importations totales de l’UE en octobre dernier ont augmenté en valeur à 6,15 milliards d’euros, soit +5% par rapport à septembre.
A noter que l’Algérie est reliée à l’Europe par deux gazoducs, Medgaz vers l’Espagne et Transmed vers l’Italie. Un troisième gazoduc, reliant l’Algérie et l’Espagne via le Maroc, le GME (Gazoduc Maghreb-Europe), a été fermé par les autorités algériennes en novembre 2021 en raison de la crise diplomatique avec Rabat.
Alors que l’Europe veut se débarrasser de sa dépendance aux hydrocarbures russes, l’Algérie a été pressenti pour supplanter la Russie ; Il fallait donc dynamiser les investissements pour augmenter les capacités de production et de transport. En décembre 2023, Sonatrach a formalisé un projet d’investissement de 50 milliards de dollars jusqu’en 2028, dont 36 milliards alloués à l’exploration et à la production de gaz et de pétrole.
En décembre 2022, le chef de l’État algérien Abdelmadjid Tebboune avait fixé le cap du doublement de la production de gaz, estimée à l’époque à un peu plus de 100 milliards de mètres cubes par an. Il s’agissait d’orienter la moitié vers l’exportation et l’autre moitié vers le marché intérieur où les besoins augmentent, proportionnellement à l’augmentation du niveau de vie des citoyens.
Début décembre, Sonatrach a lancé une nouvelle phase du mégaprogramme « Boosting Hassi R’Mel », qui prévoit de prolonger la durée de vie du gisement de Hassi R’mel, le plus grand du pays, et même d’en extraire des quantités supplémentaires.
Selon la plateforme américaine Energy News, la production algérienne s’élève à 137 milliards de mètres cubes et l’horizon est de 200 milliards de mètres cubes par an à l’horizon 2028.
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