Par Barbara Vacher
Publié le 19/12/2024 à 10h18
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Après le vote de l’Assemblée nationale lundi, la loi spéciale destinée à « assurer la continuité de la vie nationale et le fonctionnement des services publics » a été adoptée à l’unanimité mercredi 19 décembre par le Sénat.
Sans surprise, le Sénat a voté à l’unanimité, mercredi 19 décembre, la « loi spéciale » permettant à l’Etat de mener les affaires courantes à partir du 1er janvier, en l’absence de loi de Finances. Le texte prévoit en quatre articles le cadre juridique minimum pour autoriser l’État à augmenter les impôts – selon les mêmes règles fiscales qu’en 2024, pour honorer ses engagements européens, pour permettre au Trésor ainsi qu’aux caisses de sécurité sociale de continuer à émettre de la dette pour le bon fonctionnement des services publics.
Un décret à venir pour le volet dépenses
La « loi spéciale » sera complétée par un décret à paraître au Journal officiel d’ici le 31 décembre, fixant des plafonds de dépenses pour chacune des lignes de l’Etat, selon des montants maximaux qui ne pourront excéder ceux alloués cette année.
Ainsi, les nouvelles mesures fiscales, qui ne seraient pas nécessaires pour assurer la continuité de la vie nationale, ne relèvent pas du domaine de la loi spéciale. Dans l’attente d’un projet de loi de finances, les crédits supplémentaires accordés notamment au budget des Armées, qui devait bénéficier de la plus forte augmentation en 2025, ne peuvent être débloqués. De même, toute une série de mesures fiscales favorables aux agriculteurs ne peuvent entrer en vigueur.
Les pensions de retraite revalorisées mais pas de changement pour le barème IR
Du côté des ménages, si l’indexation du barème progressif de l’impôt sur le revenu à l’inflation n’est pas assurée par le texte, cette dernière impliquera en revanche l’application de la revalorisation des pensions de retraite de base (+2,2%) à partir du 1er janvier. 2025 – une mesure que le gouvernement déchu de Michel Barnier avait voulu réduire et reporter de six mois.
À elle seule, la loi spéciale ne permettra cependant pas de modifier la trajectoire actuelle des finances publiques. Conformément aux projections pour l’année scolaire 2024, en l’état actuel, le budget devrait faire reculer le déficit public de quelque 35 milliards d’euros supplémentaires pour le porter à 6,2% du PIB. Le vote d’une nouvelle loi de finances reste absolument nécessaire, a prévenu le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson.
Nous devons comprendre la gravité de la situation actuelle [qui] affaiblit notre économie et la place que la France doit occuper au niveau européen,
a-t-il souligné la semaine dernière lors de l’audition des ministres démissionnaires Antoine Armand (économie) et Laurent Saint-Martin (Budget).