Dakar, 18 déc (APS) – Le Projet de construction de la courbe du coût marginal de réduction (MACC) a permis d’identifier au Sénégal 35 mesures d’atténuation des gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique, a indiqué, mercredi, Madeleine Diouf Sarr, directrice de changement climatique, transition écologique et finance verte.
“Nous sommes ici pour valider ce projet, une étude visant à évaluer le coût de la réduction des projets d’atténuation et d’émission de gaz à effet de serre”, a-t-elle expliqué.
Elle a souligné que la courbe réalisée « a permis d’identifier 35 mesures gagnant-gagnant pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre pour le Sénégal ».
Cet outil central de priorisation des émissions en fonction de leur impact carbone et financier a également contribué à « voir le coût de ces mesures », a poursuivi Mme Sarr.
Elle a pris la parole à l’ouverture de l’atelier national de validation de l’étude sur la courbe du coût marginal de réduction (MACC) des émissions de gaz à effet de serre du projet Partenariat pour la mise en œuvre du marché (PMI) financé par la Banque mondiale.
« Cet outil va vraiment nous permettre de mieux nous documenter et de mieux négocier avec nos partenaires dans le cadre du marché carbone. Nous souhaitons également mettre en avant ces mesures pour obtenir également des soutiens financiers et des investissements pour le Sénégal », a-t-elle ajouté.
Elle a précisé que ces 35 mesures concernent différents secteurs, notamment celui de l’environnement, qui s’occupe du reboisement, de la protection des mangroves, de la lutte contre les feux de brousse et du développement des foyers améliorés, pour réduire la pression sur les forêts.
Des mesures qui concernent également « des projets énergétiques, notamment la promotion du gaz butane dans la cuisine domestique et les énergies renouvelables ».
Les « projets d’assainissement », visant à « réduire les émissions de méthane dans le secteur de l’assainissement tout en augmentant l’accès à l’assainissement et au traitement des eaux usées, sont également concernés par ces mesures d’atténuation », a-t-elle encore indiqué.
Madeleine Diouf Sarr a estimé que ces « mesures d’atténuation peuvent être très optimales pour le développement du Sénégal tout en respectant notre croissance, ou le référentiel Sénégal Vision 2050 ».
De son côté, le représentant du cabinet de conseil « Carbon Limits », Stéphane Guille a souligné que « le Sénégal, comme tous les pays, veut poursuivre sa croissance économique ».
“Cette croissance s’accompagne d’émissions de gaz à effet de serre plus élevées, mais avec l’évolution des technologies, il existe des opportunités de croissance économique sans augmentation significative des émissions de gaz à effet de serre”, a-t-il expliqué.
Selon lui, « connaître les coûts relatifs des différentes mesures visant à atténuer les émissions de gaz à effet de serre offre l’opportunité de s’engager avec des partenaires dans la coopération internationale sur les marchés du carbone ».
“Cette étude sur la courbe du coût marginal de réduction (MACC) est un des outils qui peuvent aider le Sénégal dans cette coopération internationale pour obtenir des financements internationaux à travers les marchés du carbone”, a soutenu M. Guille.
Le projet de construction de la courbe du coût marginal de réduction (MACC) a été lancé en juillet 2024. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 6 de l’Accord de Paris sur les marchés carbone.
Signataire de l’Accord de Paris en 2015, le Sénégal a pris des engagements clairs pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, notamment à travers la mise en œuvre de sa Contribution déterminée au niveau national (CDN), adoptée en 2020.
Dans cette optique, le Sénégal s’est engagé dans une dynamique volontariste qui a permis d’établir un cadre opérationnel national sur le marché du carbone, appuyé par des réalisations concrètes.
Aujourd’hui, la mise en place du MACC permettra d’évaluer le potentiel d’atténuation par secteur, de définir un coût de réduction tenant compte du contexte local et d’affiner les critères d’éligibilité à appliquer aux projets de transition sur l’article 6 de l’Accord de Paris.