L’Ukraine et les pays européens préparent avec inquiétude le retour de Donald Trump dans un peu plus d’un mois. Les bouleversements provoqués par la fin du mandat de Joe Biden et le flou autour de celui de son successeur étaient au centre du mini-sommet de l’Otan réunissant le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les principaux dirigeants européens ce mercredi soir à Bruxelles.
Emmanuel Macron a dû partir plus tôt que prévu en raison de son déplacement à Mayotte qui l’empêchera également de participer au Conseil européen prévu jeudi et où il sera exceptionnellement représenté par le chancelier allemand Olaf Scholz. Avant de s’envoler pour le département ravagé par le cyclone Chido, le président français a eu un entretien avec Volodymyr Zelensky.
Crainte d’une trêve défavorable à l’Ukraine
Le président ukrainien et ses homologues européens craignent un arrêt du soutien américain à l’Ukraine après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Le président élu américain a laissé entendre qu’il allait apporter la paix sans dire comment il comptait y parvenir. L’Ukraine craint d’être poussée à négocier une trêve qui ne respecterait pas sa souveraineté et ses exigences de sécurité à long terme.
Plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, ont commencé à discuter de l’envoi de troupes européennes en Ukraine pour contrôler le respect d’un éventuel cessez-le-feu. « Le bloc européen s’est déjà mis d’accord sur une première priorité : il doit faire tout son possible pour convaincre Donald Trump que l’Ukraine doit entrer dans les négociations en position de force et qu’un mauvais accord pour l’Ukraine le ferait apparaître comme faible sur la scène internationale. » explique Mujtaba Rahman, directeur pour l’Europe des analyses du groupe Eurasie, dans un article du site Politico.
Un risque de « mini-Munich » ?
“La plus grande crainte est que les négociations sur l’avenir de l’Ukraine se transforment en un ‘mini-Munich’, propice à une nouvelle agression russe”, ajoute l’analyste, en référence aux accords de Munich qui avaient fait le jeu d’Adolf Hitler en septembre 1938 en sacrifiant la Tchécoslovaquie sans empêcher la Seconde Guerre mondiale.
Face aux menaces posées par Donald Trump, les pays de l’Union européenne cherchent à afficher leur cohésion, même si elle est déjà mise à mal par des pays comme la Hongrie ou la Slovaquie qui s’opposent à l’aide à l’Ukraine. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE, a téléphoné à Vladimir Poutine le 11 décembre dans le cadre de ce qu’il appelle « une mission de paix » pour laquelle il n’a reçu aucun mandat d’autres pays européens.
Les partisans d’un soutien accru à l’Ukraine font pression sur les dirigeants européens pour qu’ils fournissent davantage d’aide à Kiev à un moment où l’élan militaire est du côté de la Russie. Vladimir Poutine a revendiqué cette semaine la conquête de 189 localités ukrainiennes en 2024.