La légende du cyclisme Rik Van Looy est décédée à 90 ans

La légende du cyclisme Rik Van Looy est décédée à 90 ans
La légende du cyclisme Rik Van Looy est décédée à 90 ans

C’est une légende, une vraie, qui vient de nous quitter. A 90 ans, Henri Van Looy, le « Rik » du monde entier, est parti mercredi et il laisse une trace dans l’histoire du cyclisme difficilement comparable. Une carrière longue comme un bras et un palmarès tout aussi impressionnant. Un monument, roi des monuments. Le seul coureur de l’histoire, avec ses compatriotes Eddy Merckx et Roger De Vlaeminck, à avoir remporté les cinq grandes classiques du cyclisme. Dans l’élite du cyclisme belge, seul le grand Eddy, hors du commun, peut tirer son épingle du jeu.

Sa carrière phénoménale s’étend de l’aube des années 1950 aux années 1970. Parce qu’il avait succédé à Rik Van Steenbergen, il fut d’abord surnommé « Rik 2 », avant d’être couronné « L’Empereur de Herentals », du nom de cette ville flamande où naquit un certain Wout van Aert, bien plus tard. Un nom qui lui convient mieux. À l’excès, même, de celui qui a abandonné avec Van Steenbergen pour connaître au bout du chemin l’avènement de Merckx.

Van Looy était avant tout le roi des classiques nordiques. Deux Tours des Flandres et trois Paris-Roubaix. Mais lorsqu’il s’agissait de courir pendant une journée, rien ne lui faisait obstacle. Milan-San Remo ? Vérifier. Liège-Bastogne-Liège ? Vérifier. Lombardie ? Vérifier. Rien, rien ne manque. S’il est l’un des trois géants du cyclisme aux cinq Monuments, il est le seul, oui, le seul, à avoir remporté absolument toutes les grandes classiques du calendrier, au-delà même des Monuments. Et Merckx, qui n’a jamais gagné Paris-Tours, n’a pas fait ça.

Près de 500 victoires

Une faim de victoires. Près de 500 au total à son actif, entre ses triomphes chez les amateurs et sa cargaison d’armes levées chez les pros. C’est à la croisée des années 50 et 60 qu’il donne le meilleur de lui-même. Il a conquis tous ses Monuments entre 1958 et 1965. Sans oublier ses deux titres consécutifs de champion du monde sur route en 1900 et 1961.

Rik Van Looy (sur Paris-Nice 1968)

Crédit : Getty Images

C’était un ogre, toujours à la recherche de défis et de réussite. Un dur à cuire, qui a dû aller travailler à l’âge de 12 ans pour contribuer aux besoins de la famille. Il était notamment livreur de journaux. A vélo, bien sûr, et il aimait dire que c’était là, chaque jour, dès cinq heures du matin, qu’il avait façonné ses jambes de fer et de feu et plus encore son caractère d’acier trempé.

Il lui manquait les compétences d’un grimpeur et l’âme d’un rouleur. Les courses par étapes n’étaient donc pas vraiment faites pour lui. Surtout les grands Tours. Mais il a quand même laissé sa marque : 37 étapes au total (7 sur le Tour, 12 sur le Giro, 18 sur la Vuelta). Sur la Grande Boucle, le maillot vert, c’était évidemment son truc. Il l’a ramené à Paris quatre fois. Lors du Tour d’Italie, il a même réussi à décrocher le maillot de meilleur grimpeur et il en était fier.

Au fil des années, Rik van Looy s’est éloigné de la scène. Il n’aimait guère raconter ses souvenirs, pourtant innombrables, car il avait tout vu et tout connu. L’évocation de sa propre gloire n’était pas sa tasse de thé. En décembre dernier, la ville d’Herentals a souhaité célébrer le 90e anniversaire du héros local. Avec son accent flamand à couper au couteau, il a alors imploré qu’on ne le fasse pas »pas trop de chichi», mais n’avait pas échappé à l’inauguration d’une nouvelle statue en bronze à son effigie. Deux jours avant les 91 bougies, il a donc définitivement quitté la scène. La légende de l’empereur Van Looy lui survivra.

 
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