En novembre 2022, le KNDS a annoncé qu’un centre de maintenance dédié aux équipements militaires fournis à l’armée ukrainienne serait implanté en Slovaquie, plus précisément à proximité de la ville de Košice, située près de la frontière avec l’Ukraine. Et il devait se concentrer sur les obusiers PzH2000 et CAESar ainsi que sur les lance-roquettes multiples MARS II, les blindés anti-aériens Gepard et les véhicules Dingo.
« Les livraisons d’armes ne suffisent pas à elles seules à soutenir l’Ukraine contre la Russie. Cela signifie que les systèmes d’armes livrés doivent également être réparés. […] Avec ce centre de maintenance en Slovaquie, une bonne solution a été rapidement trouvée. Cela signifie que les réparations peuvent être effectuées beaucoup plus rapidement », a expliqué Christine Lambrecht, alors ministre allemande de la Défense.
Toutefois, compte tenu de sa proximité avec le territoire ukrainien, ce centre de maintenance devait être protégé contre les menaces aériennes. Berlin a également accepté de fournir à Bratislava des systèmes anti-aériens MANTIS. [Système de ciblage et d’interception modulaire, automatique et compatible réseau]produit par Rheinmetall Air Defence.
Deux ans plus tard, et alors que la situation politique a évolué en Slovaquie, avec l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement beaucoup moins disposé à aider militairement l’Ukraine que son prédécesseur, le centre de maintenance de Košice va fermer ses portes. et devra être transféré en Allemagne d’ici la fin de cette année. Cette annonce a été confirmée par un porte-parole du ministère allemand de la Défense le 17 décembre.
Cependant, en octobre, après une rencontre à Berlin entre le ministre slovaque des Affaires étrangères, Juraj Blanár, et son homologue allemande, Annalena Baerbock, Bratislava a déclaré vouloir agrandir les installations du centre de maintenance de Košice.
Toutefois, cette coopération entre l’Allemagne et la Slovaquie s’est révélée compliquée, notamment en raison d’un désaccord sur les règles douanières européennes. Ainsi, rappelle l’hebdomadaire Der Spiegel, en 2023, « de nombreux véhicules de combat » utilisés par les forces ukrainiennes ont été « bloqués pendant des semaines à la frontière ukraino-slovaque », faute d’être autorisés à entrer en Slovaquie, dont les autorités voulaient percevoir les droits de douane. .
Pour justifier cette décision, le ministère allemand de la Défense a invoqué un « changement des conditions-cadres » et des « procédures de réparation extrêmement complexes ». Toutefois, la réparation des équipements livrés en Ukraine « continuera à être assurée », a-t-il soutenu.
Pour rappel, la Lituanie héberge un centre de maintenance allemand, dédié notamment à la maintenance des chars Leopard 2 et Leopard 1A5. Un autre a été installé en Ukraine.
A Bratislava, la portée de cette décision est relativisée. «Cela n’envoie aucun signal. La situation évolue encore aujourd’hui. […] Je crois que les Allemands ont ouvert quelque chose en Ukraine. Quoi qu’il en soit, la création de ce centre de réparation en Slovaquie n’était que temporaire », a commenté Robert Kaliňák, ministre slovaque de la Défense.