L’incendie du supermarché Sitis et des commerces attenants dans la nuit du lundi 16 décembre au mardi 17 décembre a plongé le quartier Saint-Jean de Châteauroux dans la stupeur. L’incompréhension accompagne le quotidien désormais bouleversé des habitants, comme Fatima, qui vit là depuis qu’elle est petite. « Ceux qui ont fait cela ont détruit une communauté. Quand je te parle maintenant, j’ai mal au cœur, je suis en colère. Nous sommes tous venus là-bas, c’était pratique pour nous. Tout le monde dans le quartier est indigné. »
Le supermarché Sitis, point névralgique du quartier, permettait à ses habitants d’avoir facilement accès aux produits de première nécessité. Mario, gardien d’un immeuble, se souvient des sandwichs qu’il allait acheter. « J’ai adoré sa mortadelle-mayonnaise. Quand il me l’a servi, c’était un vrai spectacle. Cela convenait aux petits budgets. »
“Les gens du quartier sont bouleversés depuis hier, j’en ai vu pleurer”
Nguyen Trung travaille au relogement des habitants de Saint-Jean pour le bailleur social Scalis. Il s’occupe notamment des dossiers des Castelroussins qui occupent les résidences de Vienne et de Mayence, qui seront prochainement détruites. « Ça va être compliqué pour moi de les reloger sans Sitis… Depuis hier, je me demande comment je vais faire et comment vont vivre les habitants à proximité de Sitis. »
La perte du supermarché est pour lui plus grave qu’un simple incendie. « Les gens du quartier sont bouleversés depuis hier, j’en ai vu pleurer. Sitis était un atout ici. L’âme du quartier est perdue. Saint-Jean est une ville dans la ville. Il y a un bureau de poste, une pharmacie et il y avait Sitis. Les gens sont venus vivre ici parce qu’il y avait ce supermarché. »
Dirigez-vous vers les petites entreprises
Pour compenser la perte du supermarché, les habitants devront se tourner vers les commerces de proximité. “J’irai dans les petites épiceries, c’est toujours moins cher que Carrefour”s’exclame Ali, un habitant des Chevaliers. En effet, les supermarchés les plus proches se trouvent à près d’un kilomètre du centre du quartier. Un problème pour les personnes dépendantes de l’ancien supermarché. « Que feront les personnes âgées ? Si vous n’avez pas de famille, qu’allez-vous faire ? » Ce mercredi après-midi, de la fumée s’échappait encore des décombres. Les habitants craignent plusieurs années de reconstruction.