La fréquentation des trains a augmenté de 5 % en 2023 par rapport à 2022, confirmant l’appétit croissant des Français pour ce moyen de transport, malgré une ponctualité dégradée et des prix en hausse.
AFP PHOTO / JEAN-FRANCOIS MONIER
“Le train est le seul mode de transport à avoir dépassé son niveau de fréquentation d’avant crise (Covid-19) en France d’ici 2023”, précise l’ART, précisant que la part des déplacements effectués en train est en augmentation (10,4%) au détriment de la voiture et de l’avion sur les lignes intérieures.
Par rapport à 2019, la fréquentation des trains régionaux (TER) a même bondi de 21 % tandis que celle des TGV a augmenté de 6 %. Il y a cependant moins de trains qu’il y a cinq ans puisque la SNCF a supprimé entre-- près de 40 TGV, même si les trains actuels offrent plus de places assises que les anciens.
Les TGV sont donc de plus en plus remplis, avec un taux d’occupation record atteignant 77 % en 2023. Cependant, le prix des voyages à grande vitesse continue d’augmenter, notamment les services à bas prix comme Ouigo.
L’année dernière, les prix ont augmenté de 10 % sur ce type de service, tandis que le prix du TGV classique a augmenté de 6 %. Ces hausses de tarifs, conjuguées à un meilleur remplissage des trains, ont permis à la SNCF d’augmenter ses recettes « qui ont retrouvé leur niveau de 2019 ».
“La qualité de service de l’offre ferroviaire s’est encore dégradée en 2023”, a également constaté l’ART.
Non seulement les trains programmés ont diminué, mais les grèves contre la réforme des retraites et les intempéries – qui touchent principalement les trains TER – ont fait baisser la ponctualité.
« Le nombre de trains ayant effectivement circulé et arrivé à l’heure à leur terminus par rapport au nombre de trains prévus » est ainsi passé de 81 % en 2022 à 78 % l’an dernier. En cinq ans, l’offre de trains à grande vitesse a également diminué de 15 % en raison de la démolition de plusieurs rames.
Contrairement au transport de voyageurs, le fret ferroviaire a connu une année noire en 2023 avec une baisse de 17 % des marchandises transportées. La part du rail dans le transport de marchandises s’est donc encore dégradée, passant sous la barre des 9%, bien loin de la moyenne européenne.
Enfin, l’ART alerte sur l’état du réseau. Même si les investissements de maintenance ont augmenté en 2023, ils restent inférieurs aux niveaux de 2019 et permettent simplement de stabiliser l’âge de l’infrastructure (28,4 ans), sans la renouveler.