Les deux astronautes américains devront se montrer patients. Coincés depuis juin dans la Station spatiale internationale (ISS), Butch Wilmore et Suni Williams, deux vétérans de l’espace ne reviendront sur Terre qu’après « fin mars au plus tôt »» a annoncé la NASA le 17 décembre. Et cela était dû aux pannes du vaisseau Boeing Starliner qui les avait transportés en juin.
Après de longues semaines de tests sur Starliner, l’agence spatiale américaine a décidé cet été de le ramener vide et de ramener les deux naufragés avec la mission SpaceX Crew-9. Cette dernière a décollé fin septembre avec à son bord deux passagers – au lieu des quatre initialement prévus – pour laisser deux sièges libres et a rejoint l’ISS où elle attend désormais d’être relayée par la mission Crew-10.
Les secrets du nouveau pneu Michelin du futur rover lunaire de la NASA
Cependant, la NASA a annoncé mardi le report de février à « fin mars au plus tôt » du lancement de Crew-10 afin de donner “aux équipes de la NASA et de SpaceX pour achever le développement d’un nouveau vaisseau spatial Dragon”. Cette annonce retarde donc encore le retour sur Terre des deux astronautes naufragés et de l’équipage du Crew-9.
Neuf mois dans l’espace
S’ils reviennent en mars, Butch Wilmore et Suni Williams auront passé plus de neuf mois dans l’espace au lieu des huit jours initialement prévus. Lors d’une conférence de presse début septembre, ils ont pourtant assuré qu’ils s’adaptaient bien à leur séjour prolongé.
“La transition n’a pas été si difficile”, a déclaré Suni Williams. Nous sommes tous les deux issus de la Marine, nous avons tous les deux déjà été déployés. Nous ne sommes pas surpris lorsque les missions sont modifiées. »
Airbus va construire 100 satellites à Toulouse pour OneWeb
Les deux astronautes dirigeaient le premier vol d’essai en équipage du vaisseau spatial Starliner de Boeing lorsque des anomalies ont été détectées dans le système de propulsion. Ces échecs ont amené la NASA à remettre en question la fiabilité du vaisseau spatial. Un camouflet pour le constructeur américain déjà embourbé dans des déboires à répétition avec ses avions de ligne.
Les activités spatiales à la traîne
Boeing envisagerait même la vente de ses activités spatiales pour recentrer le groupe et renforcer sa situation financière, rapporté fin octobre Journal de Wall Street. Selon le quotidien, cette piste a été évoquée par la nouvelle direction, incarnée par la patronne Kelly Ortberg, qui a pris ses fonctions en août.
L’Espace n’est qu’une composante de la division Défense, Espace et Sécurité au sein de Boeing, qui ne communique pas de chiffres sur cette seule activité. Le constructeur américain entretient depuis très longtemps des relations contractuelles avec l’agence spatiale américaine, la NASA. Boeing a notamment contribué au programme d’exploration Apollo Moon, à la navette spatiale et, plus récemment, à la Station spatiale internationale (ISS).
IRIS² : « Nous démarrons une constellation qui durera 50 ou 100 ans » (Eva Berneke, DG Eutelsat)
Le groupe de Seattle (État de Washington) visait ainsi à se repositionner face à son concurrent SpaceX avec son nouveau vaisseau spatial Starliner. Boeing collabore également au développement du lanceur du programme SLS (Space Launch System), destiné à amener des astronautes à la surface de la Lune. Dans un rapport publié en août, la NASA faisait état de problèmes de contrôle qualité au sein des équipes de Boeing affectées à ce programme.
Les États-Unis reportent le retour des astronautes sur la Lune à 2027
La NASA a annoncé la semaine dernière reporter une nouvelle fois le retour tant attendu de ses astronautes sur la Lune de 2026 à 2026. « mi-2027 » en raison notamment de problèmes techniques rencontrés sur le navire transportant l’équipage. La mission Artemis 3 doit renvoyer des astronautes sur la Lune pour la première fois depuis la dernière mission Apollo en 1972. Annoncé en 2017, le programme phare Artemis vise à établir une présence durable sur la Lune et à préparer le terrain pour de futures missions vers Mars. « Ce sera bien plus tôt que la perspective annoncée par le gouvernement chinois »a assuré Bill Nelson, en référence au projet de Pékin d’envoyer une mission habitée sur la Lune d’ici 2030.
(Avec l’AFP)